LAST DAYS HERE (2011)

Suivez les aventures de Bobby Liebling, chanteur de Pentagram, peut-être le groupe le plus maudit de l’histoire du metal. Créé en 1971 en Virgin-ia, leur premier album ne sort enfin qu’en… 1984, ce qui tout de suite va les écarter de la catégorie Black Sabbath et affiliés. Pourtant cet album a tout, et sera redécouvert plus tard, des riffs brutaux en symbiose parfaite du rock américain de pauvre et du heavy metal qui se modernise. En revanche, Bobby partage la même vie mouvementée qu’Ozzy Osbourne, rock’n’roll oblige. Kiss, qui viendra les voir en répète, leur suggérera d’arrêter la musique et de soigner leur vilaine peau, connards! 40 ans plus tard, après maints ultimatums, déceptions, concerts annulés, disques avortés, groupies, seringues et dépressions, on retrouve notre Bobby dans le sous-sol de chez ses parents (ce fameux sub-basement). La carrière ratée par excellence. Bientôt 60 ans, toujours accroc à l’héro, au crack et au bout du rouleau. Et c’est là que ce documentaire fait plus que documenter.

On n’est pas dans le cirage de pompes inhérent à la discipline (« machin était le meilleur groupe du monde ») mais plus dans la comédie dramatique. Pour cause, Pentagram étaient plutôt occupés à trouver des gens qui acceptaient de jouer avec Bobby qu’à vouloir être les meilleurs ! Mais ils avaient l’anti-foi, malgré tout ce que Dieu a pu faire pour leur barrer la route, leurs morceaux en sont d’autant plus maléfiques. Rencontré afin de sortir les premières démos du groupe (First daze here) vers 2001, Don Argott et Damian Fenton ne sont donc pas uniquement là pour filmer la déchéance d’un chanteur de rock mais pour remettre le groupe sur pied et écouter enfin un nouvel album de leurs idoles. Car le fanatisme est évidemment nécessaire pour faire ces choses.

Au fil du film, Bobby le bipolaire change de comportement. En voie de cleanaison, il quitte même le domicile familial, non pour l’hospice mais pour s’installer avec sa nouvelle meuf ! Hallie, groupie blonde façon années 70, qui va le larguer une première fois ce qui prouve qu’elle n’était pas payée par la production. Bobby rechute, et les projets de tournée et de disque que les réalisateurs avaient mis en place sont à deux doigts de foirer. Coups de téléphone désespérés en pleine nuit, soutien moral, entremise avec la bien aimée, caution quand Bobby dort en cellule, les deux metalheads sont devenus les nouvelles mamans de Bobby, car ses parents modèles ont lâché l’affaire depuis longtemps. « Notre fils a des démons en lui, puisse t-il arriver à les surmonter »

La morale c’est que rien n’est jamais mort. On ne parle pas ici de sempiternelle reformation puisque Bobby, premier et ultime membre du groupe n’a jamais été capable de faire autre chose que de la musique. Pas de second degré, sans ça il n’est rien. C’est Bobby & The Pentagrams, et son chant d’oiseau noir inimitable. Pentagram est un pur produit de la côte Est, ils ont infanté et été aidé par toute cette scène doom du Maryland devenue aujourd’hui une référence: The Obsessed, Place of Skulls, Wretched, Unorthodox, Raven, Internal Void, Spirit Caravan… Lorsqu’à la fin, Bobby remonte sur scène dans une chemise de sa mère (le suspense dure jusqu’à la dernière minute), la rage et la folie ne l’ont pas quitté, et les mecs de Down n’en reviennent pas. Bobby a maintenant un fils, une alliance, et Pentagram, toujours actif, a accouché d’un nouvel album (Last Rites) après des tas de compiles cruciales. Be forewarned !

PENTAGRAM en 5 décennies:

[slideshow post_id=3291 order= »DESC » orderby= »ID » showinfo=’true’ width=’580′ height=’480′]

6 titres, 6 albums, 6 six six:

PENTAGRAM – Death row (S/T, 1984)
PENTAGRAM – Wartime (Day of reckoning, 1987)
PENTAGRAM – Live free and burn (Be forewarned, 1994)
PENTAGRAM – Burning rays (Review your choices, 1999)
PENTAGRAM – Sub-basement (Sub-basement, 2001)
PENTAGRAM – Everything’s turning to night (Last rites, 2011)

2 Commentaires

  1. tout d’abord merci pour cet article très intéressant.
    pour être franc, je ne connaissait même pas ce groupe avant d’aller au HELLFEST mais c’était vraiment excellent! il y avait vraiment une ame dans ce show, contrairement a d’autres…
    Sais tu si un DVD va sortir et existe t il une version VOSTFR??
    Merci et bonne continuation
    good job!

  2. ROD

    Salut. Je sais pas si ça se trouve sur le net en VOST mais il est passé sur Arte il y a peu de temps donc ça ne devrait pas tarder.