L’homme-loyer

« La vie elle-même est devenue le ‘locataire’ fiévreux de la grande ville. Le citoyen lui-même a perdu de vue le véritable but de l’existence humaine et il accepte des buts de substitution dans la mesure où son existence artificiellement grégaire s’oriente de plus en plus vers la promiscuité aveugle et aventureuse d’un animal rusé, une certaine forme de greffe, une quête fébrile du sexe pour se ‘reposer’ de la routine factuelle du tumulte mécanique des conflits mécaniques. En attendant, il s’efforce de maintenir artificiellement ses dents, ses cheveux, muscles et sève; il voit sa vue et son audition faiblir à force de travailler à la lumière artificielle ou de communiquer par téléphone; il se déplace à contre-courant ou au travers de la circulation au risque d’être blessé ou de mourir. Il gaspille régulièrement le temps des autres comme les autres gaspillent tout aussi régulièrement le sien car tous vont dans des directions différentes sur des échafaudages, des surfaces de béton ou sous terre pour entrer dans une autre cellule sous la dépendance de quelques autres propriétaires. LIRE LA SUITE

La collaboration pour les nuls


Le Repas Des Fauves (1964) par bordroit

MADE IN FRANCE

Elvis, prince des péquenauds

« Elvis est fréquem­ment accusé d’avoir, à lui seul, volé le rock’n’roll au peu­ple noir. « Les Blancs ont volé le rock’n’roll aux Noirs » scandent encore et toujours les papillons sensibles de la musique. Bien sûr, les maisons de disques appartenant aux Blancs ont escroqué sans vergogne d’innombrables musiciens noirs, mais les péquenauds, aussi, ont été dépouillés. Le rock’n’roll était essentiellement une musique sudiste, avec des influences noires et blanches entrelacées. Après tout, même le bluesman à la peau la plus sombre du Delta chantait ses chansons en anglais. Ce qu’il faut retenir, c’est que ce sont les maisons de disques du Nord et de Grande-Bretagne qui ont volé le rock’n’roll au Sud.
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Horrorcore !

Pour quelques loubards de plus

LA VIRÉE SUPERBE (1974, Gérard Vergez)

Argenteuil, été 1973. « Un petit coin où Claude Monet… plantait souvent son chevalet… Au passage merci à Francine… sans qui ce film ne serait pas. » Le ton est donné d’entrée. Imaginez Les Valseuses tourné dans une MJC. Des potes s’emmerdent chaque week-end sur les bords de Seine et trompent leur ennui en faisant rugir leurs motos, comme le dit le pitch. Ils font aussi du théâtre, piquent des sacs à main et se battent avec les flics. C’est d’ailleurs un des leurs, Roger, qui se retrouve aux prises avec un képi en plein chantier de la Gare de Lyon, course-poursuite, paf, bang, drame. De là, blessé à la jambe, le fugitif tombera sur un autre fugueur (moment relou du film), qui l’entraînera dans une prise d’otages loufoque lors d’une teuf de meufs, le soir du 14 juillet. LIRE LA SUITE

Tout entendre, tout voir, tout montrer

« Nietzsche disait qu’on peut mourir d’être immortel; mais maintenant ce qu’il faut dire c’est qu’on peut mourir d’être réel, et c’est tout le destin de notre monde de mourir d’être trop réel, d’être gavé de bien plus de réel qu’il n’en peut avaler et d’en mourir comme ce personnage des Fictions de Borgès, Ireneo Funes, qui meurt suffoqué, littéralement engorgé de mémoire, parce qu’il est atteint de l’étrange maladie de ne rien pouvoir oublier, jamais. Nous c’est un peu le contraire, nous oublions tout mais nous sommes obligés de tout voir, tout le temps, comme nous sommes obligés de tout entendre, nous sommes prisonniers de l’excès d’exhibition et de précision pornographiques, nous n’avons même plus le droit de détourner les yeux (ni les oreilles), ce serait une insulte à la confusion empathique des sentiments que commande la démocratie terminale pour que nous ne nous sentions plus jamais seuls. »

Festivus festivus, Philippe Muray, 2005.

J’te paaarle !


<< Ou bien on est con, et c'est sans espoir, ou bien on l'est pas, et on a intérêt à ne pas changer ! >>

BELLE (1973)

Mathieu Grégoire, écrivain, vit dans la petite ville belge de Spa. Un soir, alors qu’il roule sur la route sombre qui traverse la forêt, il heurte un animal. Il s’arrête et aperçoit une flaque de sang. Cet incident l’obsède, il est en proie à des cauchemars. Le lendemain, il regagne les lieux et recherche l’animal. Il découvre un chien blessé et, en le suivant, parvient dans une clairière où s’élève une maison en ruine. Intrigué, il pénètre dans la maison et découvre une jeune femme qui y vit… Chaque jour, il vient voir cette jeune femme taciturne, étrange, qu’il a dénommée « Belle ». Cette aventure le rend nerveux: il laisse aller ses affaires, délaisse sa femme, et surtout est obsédé par l’image de Belle à laquelle se mêle celle de sa propre fille… LIRE LA SUITE

2016 !