


ROLAND ORZABAL: “Mad World” was a shock. It was supposed to be the B-side of “Pale Shelter.” But when I played it to Dave Bates, he said, “That’s a single.” Thank God. I never particularly liked “Mad World” very much. But that’s why I mucked about with it so much in the studio—programmed it up, spent a long time getting it into the state that it ended up in on The Hurting. I couldn’t sing it. I still can’t sing it—it just doesn’t work. I did a quick double track and hated it. I said to Curt, “You sing it.” And it was much, much better. He’s got a soft resonance to his voice. “Mad World” is, I think, the best vocal he’s ever done. It was recorded brilliantly, and it’s just incredibly haunting. In the early days, I’d just write the songs, and if I couldn’t think of some lyrics, I’d ask Curt to do them. When we started off, it was very much Curt as frontman and me as studio boffin. It was like that until “Shout.” Because it was such a big hit, when we got to America, people saw us more as cofrontmen. Certainly, in the early days in England, Curt was the pop star, and I was in the background.
CURT SMITH: The recording of “Mad World” took a while, but writing it took an afternoon. We were sitting on the second floor of the Bath flat that Roland used to live in, looking down on people dressed in suits going to work, coming back from work, thinking, What a mundane life these people must live. Although since then, I’ve longed for that.
…l’agressivité commerciale, voilà ce qu’il faut combattre ! C’était le mot d’ordre de Bernard Villemot, affichiste de légende abordé furtivement dans le Schnock #18, et bien plus en profondeur dans le Schnock #34 qui sort ce 4 mars. À vos francs !
Co-fondateur du magazine Gasface qui a régné en riant sur la décennie 2000, co-réalisateur et co-scénariste pour Arte (New-York Minute, Helltrain) ou Dailymotion (Lookin4Galt), Mathieu Rochet a signé son premier projet solo en 2019, Lost in Traplanta, une plongée à la fois real et drôle au cœur de la nouvelle capitale du rap. Il y a quelques semaines, on s’est posé ensemble pour passer sa vie en revue (et surtout caler sa tête dans le Red Bulletin), de ses débuts vandales à Lyon à son pèlerinage à Atlanta en passant par Londres, New-York, la Suisse, les scandales, Madlib et David Ginola.
Pour les mamans fans :
DEPECHE MODE, Faith and Devotion (Ian Gittins, Palazzo)
Ce n’est pas par son graphisme que ce livre brille – une préoccupation qui ne semble pas être le fort de cet éditeur – mais c’est avant tout pour la quantité de photos inédites du plus grand groupe pop des 40 dernières années, oui, parfaitement. Au fil des récits et anecdotes piochées dans un nombre incalculable de sources, l’ouvrage couvre l’ensemble de la carrière de DM et régale avec des clichés qui se suffisent à eux-mêmes pour analyser la trajectoire du groupe. Des débuts new wave en sandales et coupes hérissons aux tenues SM de Martin Gore en passant par la phase cow-boy/grunge de Dave Gahan, aucun détail esthétique du groupe de Basildon n’est laissé au hasard durant près de 250 pages. A feuilleter en regardant l’excellent docu de Jeremy Deller Our Hobby is Depeche Mode, voire même pour les extrémistes Spirits in the Forest d’Andrew Corbijn, sorti cette année. Dernière chose : U2 can suck it.
« J’ai vu Rintintin à la télévision et je me suis dit que si un chien arrive à le faire, il n’y a pas de raison que je n’y arrive pas. »
« J’aime bien tourner dans des westerns parce qu’au moins les chevaux n’oublient pas leur texte donc on termine à l’heure et je peux aller à la cantine plus vite. »
« Pour moi, l’essentiel c’est que je rentre dans le plan sans rien renverser, puis j’en ressors. »
« Si on m’engage sur un film, je ferme les yeux, on peut me peindre les yeux sur mes paupières et je le joue. »
Robert Mitchum par André Wilms, SoFilm #67, 2019.
« I loved how the Smiths cnnected with their audience and I enjoyed watching their emergence. One reason for my delight was the way they challenged the mainstream version of what great pop music was. To me, they seemed like the antithesis of the likes of Duran Duran. As in every era, episodes of Top of the pops featured a mix of music and you’d occasionally get a real gem, perhaps two, but generally in the early 1980s, the producers and the presenters turned each episode into a headless, over-lit and cheesy office party. In this context, when the Smiths were on the show performing ‘This Charming Man’ or ‘What Difference Does It Make ?’ they were like gatecrashers from another planet, bringing with them a heavenly dose of reality.
When I interviewed John Taylor of Duran Duran, I told him all this, even though I felt a big mean doing so. I did know that when he was a teenager in the 1970s, he’d liked a lot of the same music Morrissey and Marr had, including Bowie and Mick Ronson, of course, but their tastes and their bands had diverged. I told him that every time I got a glimpse of a Duran Duran video, with the band and a load of half-dressed women all aboard a yacht in the Indian Ocean or whatever, in an era of rising youth unemployment and the miners’ strike, I just couldn’t cope. It was a weird juxtaposition. I told him there’s a lot I like about Duran Duran now, but back then we needed the Smiths. John was very understanding and very gentlemanly about it; ‘I know, Dave. I appreciate what you’re saying. »
Sonic Youth Slept On My Floor, Dave Haslam, 2018.
« L’affiche de cinéma, par sa taille, joue le rôle d’une image choc. Véritable carte visite du film, elle en exprime le thème central avec une grande force répétitive. Elle offre un support de choix pour l’exaltation des stars. Le « système Belmondo » l’utilise à fond : René Chateau investit 80 % du budget professionnel du Marginal dans 15 000 affiches tous circuits confondus. Aux exploitants, il fait même distribuer une mallette publicitaire avec gamme de produits (tirelires, crayons, briquets…) à l’effigie de Belmondo.
Il est facile de repérer le développement de la « mythologie belmondienne » ou d’autres stars à travers ces affiches omniprésentes. Elles composent des variations autour d’une icône familière. L’effet de série est frappant : toujours en haut et en très gros caractères, le nom de l’acteur. Rien d’autre, car la marque se suffit à elle-même, tout le monde sait de quoi on parle. En dessous, une photo ou plus souvent un dessin, très réaliste, cadre ce héros, en pied (ou plus rarement en gros plan). La mention « BELMONDO » associée à cette image constitue la marque de fabrique, le logo de l’acteur. Le vrai titre, en bas de l’affiche, n’est qu’une déclinaison du concept, qu’il s’épuise à définir sans jamais y parvenir tout à fait : « Voyou », « Incorrigible », « Magnifique », « Professionnel », « Marginal », etc. Sans rapport avec l’intrigue, le titre est ce que les publicitaires appellent la « promesse produit » : on nous promet que Belmondo sera fidèle au caractère établi. LIRE LA SUITE
« Tout est fait pour éviter aux gens de se faire agresser dans la rue, mais être ainsi jeté dans la précarité sans espoir de retrouver un emploi – et une place dans la cité – est bien plus terrible que de prendre un coup de poing dans la gueule. Dans ce domaine, oui : je trouve notre société d’une violence insupportable.
Mais qu’on ne s’y méprenne pas : les flics sont des auxiliaires de justice, pas de morale. La frontière entre le bien et le mal est bien trop ténue, poreuse ou élastique pour que je sois capable d’être catégorique dans ce domaine. Et les poulets ne sont pas des saints, je le sais bien. Certes, la finalité de leur action est bonne, mais les méthodes pour y parvenir sont parfois borderline. Néanmoins, la situation aujourd’hui est plus clean qu’elle ne le fut. Pourquoi ? Parce que, selon moi, les flics sont moins audacieux, je n’ose dire moins courageux.
En effet, les officiers de police ne sont plus recrutés en fonction de leur motivation mais de leur niveau d’instruction. La culture générale, qui ne sert à rien pour être un bon flic sur le terrain, est ainsi devenue une épreuve essentielle pour être admis dans l’encadrement policier. Conséquence : les 30 ou 40 candidats retenus parmi 4000 postulants seront cultivés, mais ça ne garantit pas – à mes yeux – que ce seront de bons flics. »
Des deux côtés du miroir : itinéraire d’un flic pas comme les autres, Jean-Marc Bloch, 2015.
Légende : Parole de flic, 1985
« A partir de 1950, cent mille soldats américains ont stationné entre Bordeaux, La Rochelle, Saint-Nazaire, Poitiers, Châteauroux, Chinon, jusqu’à Fontainebleau, Reims, Verdun. Orléans était le centre stratégique chargé de l’approvisionnement et de la gestion en hommes et matériels du SHAPE en Europe. Aux camps de Maison-Fort et de Harbord-Barracks à Olivet, deux hôpitaux de mille lits chacun étaient prêts pour accueillir les blessés d’une troisième guerre mondiale imminente. Au camp La Forêt près de Fleury-les-Aubrais se trouvaient les écoles pour les mille cinq cents kids transportés chaque jour en school bus matin et soir ; ce camp abritait aussi une laverie-blanchisserie et une boulangerie industrielle fabriquant le pain de mie et aux raisins pour les quinze mille Américains de la zone, civils, épouses et enfants compris. Ils avaient leurs terrains de base-ball et de football américain, leurs lieux de culte, leurs cinémas qui passaient des films avant Paris – chaque jour deux séances, un film différent – et leurs bowlings, bibliothèques, agences de voyages, golfs pour officiers. Tout était fait pour qu’ils ne se sentent pas dépaysés dans une ville de soixante mille habitants – un peu complexés par ces « Ricains » modernes, mobiles, organisés et puissants. LIRE LA SUITE
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