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POLAR80 : le livre

Thierry Lhermitte en patron de boîte SM ? Richard Berry inventant Internet à l’aide d’un distributeur de Coca-Cola et d’une machine à écrire ? Gérard Lanvin traquant les punks dans les rues de Paris ? Daniel Auteuil au milieu d’une terrible guerre des gangs qui ravage la capitale ? Francis Huster en croisade pour importer le hamburger ? Vous avez demandé le POLAR80 – Ne quittez pas.  

De la fin des 70’s au début des 90’s, le modèle Belmondo/Delon s’essouffle, tout ce que la France compte alors comme acteurs et actrices emprunte avec ou sans conviction un passage obligé : la case « policier ». En parallèle de la comédie, le polar est définitivement le genre le plus prolifique de l’époque et les producteurs s’en donnent à cœur joie. Au sein de cette immense collection de 300 films noirs ou gris, intégralement chroniqués dans ce livre : des réussites, des échecs, des rires, des larmes, mais surtout un formidable miroir de la décennie 80, avec toute sa frime, ses flics et ses crimes. Et pour compléter le tout : des entretiens avec Jean-François Balmer, François Guérif, Bob Swaim, Thierry Lhermitte, Fanny Bastien, Alexandre Arcady et d’autres.

À commander sur ce lien : https://www.lechatquifume.com/products/polar80

Polar90

Glissez !

« Je demeurais songeur et triste devant la tombe que les fossoyeurs comblaient. Je tentais de mémoriser un discours de Ouap, de ces discours décousus qui pourtant frappaient juste et touchaient fort. Les termes exacts étaient presque ceux-ci : « Plaquez tout, les petits. Le travail – dans ce contexte – n’ennoblit pas l’homme. Les idéologues qui prétendent le contraire, quelle est leur profession ? Et quelles sont les chances de durée, je veux dire de durer dans l’amour, d’un couple qui se sépare à 7 heures pour se revoir vers 20 heures, fatigué, au cœur d’une bruyante cité HLM ? Moi, je suis parti longtemps, préférant la gêne dans le bleu de la Provence à la survie au milieu des odeurs de choux et de volailles, ici. Vos yeux sont des miroirs las de refléter les grues, le ciment, les tours et les usines. Glissez, mortels, sur la pente savonneuse du turbin-chagrin ! Glissez vers les cimetières populaires surpeuplés ! Glissez sur vos rêves écrabouillés, magma rosissant et doré des splendeurs à venir. Glissez sur le flot de vos larmes rentrées, sur votre sueur, sur le sang des règles qui prend l’ouvrière debout quand, ailleurs, on va « s’étendre un moment ». Eh oui ! petit, je m’excuse mais c’est comme ça ! Glissez sous ce beau ciel qui part pour ailleurs ! Glissez au rythme du piano du voisin d’à côté qui était peut-être un virtuose et qui attend son cancer loin de l’odeur du lilas et des roses ! Glissez, mortels et songez que ce n’est pas juste vis-à-vis des garçonnets et des fillettes que vous étiez et qui auraient dû avoir tous les droits ! Ah ! nom de Dieu, vive la Révolution ! »

Tueurs de flics, Frédéric H. Fajardie, 1979.
Légende : Anthony Dominguez.

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