No Fuck Bébé

Les Sex Pistols français ? Sans les médias derrière c’est difficile. J’avais évoqué ce groupe de la ZONE à l’occasion de la sortie de « Made in la Rue« , l’autobiographie de René Philipps, guitariste des No Fuck Bébé ayant quitté la voie de garage pour la voie des cieux. Sans oublier leur fameux passage aux Enfants du Rock de 1982. Peugeot, les usines, l’ennui, les embrouilles, la musique.

Montbéliard, plaque tournante de la drogue ?

René Philipps revient sur la genèse du groupe.

« Pour la plupart de nos amis, galériens, supporters et gueules cassées, nous étions imbuvables et non consignés. Ingouvernables d’où l’impossibilité à un manager de driver le «Band». Et pourtant la magie était là. La matière grise ne demandait qu’à être exploitée, nous avions au sein de groupe une énergie et des projets plein la tête, ils nous manquaient juste la maille pour produire nos concepts. Les rêves les plus fous nous habitaient et surtout tout ce qui pouvait nous extraire de nos barres de bétons que ce soit virtuel ou physique «était toujours le bienvenu..».

La Genèse du groupe c’est d’abord deux potes «Jim et Ren» habitant le même quartier «HLM», la même cité, ayant joué dans le même bac à sable, fréquenté les mêmes écoles puis la même usine, voilà, le décor industriel étant planté apparaissent dans toute cette grisaille GiJi (Pascale) et Lo (Laurence).

Deux couples se forment alors, avec l’arrivé de nos petites chéries qui seront à la base du groupe et ensuite plusieurs musiciens qui se joindront par intermittence, chanteur d’un soir intervenant ça et là selon la conjoncture, connecté au noyau dur des «No Fuck».

Réunis autour d’un lieu géographique, «Valentigney», et un bar, le «Milord», et toute une bande de copains ne demandant qu’à faire le fête, tout cela mis dans un shaker devenait un cocktail explosif d’individus, de looks, de dons et de sensibilités différentes… Que la fête commence.

No Fuck, c’était «mets tes lunettes et écoute comme ça sent bon». »

Mais No Fuck n’était pas vraiment Punk, étiquette réservée aux poseurs parisiens.

« Comme l’a si bien souligné Jimmy dans le reportage des «Enfants du rock» en 1982 sur le rock à Montbéliard, il met en avant cette allégorie sur la Reine d’Angleterre racontant quelque chose avec l’intention de signifier tout autre chose. Objectant ! «Nous on n’est pas des Punks parce qu’on n’a pas de Reine et qu’on n’est pas assez décadent… Blablabla…» Et voilà notre «Jimmy national» qui crève l’écran et toute une jeunesse urbaine issue du milieu ouvrier qui se trouve un porte-parole d’un soir en la personne de Mister «Jim»… Waouh! D’après les personnes concernées dans la salle de montage d’Antenne 2 quand ils on visionné les «Rush», ça les a tous laissés sur le cul, la gouaille, l’aplomb et la gueule du mec. L’émission à l’époque a fait un carton et on s’est même demandé pourquoi «Patricia Kaas» a sorti dans la foulé sont tube sur «Jimmy». Puis Souchon s’y est mis lui aussi… Décidément. »

Plutôt rockers, loubards, irrécupérables.

« Effectivement, le perfecto «Quebra», la mob, la «Kro», zoner sans but, arpentant le bitume à la recherche de tune, cela correspondait plus à notre image. Disons que notre look était en pleine mutation et que nos fringues on les customisait. On n’était pas dans la représentation, seuls les «bourges» pouvaient s’acheter des sapes «Made in London» estampillées mode «punk». Nous on venait de la cité faut pas l’oublier. Pour se payer une paires de «Doc Martin» c’était mission impossible, on nous a collé l’image «Keupon» parce qu’on était sur la vague montante et qu’on avait 20 ans au début des années 80. Et oui. Je sais, je sais ? Ça en fait chier plus d’un. Tant pis pour vous les gars, ça vous met les boules. Ce fût notre «Woodstock» à nous, mais au lieu d’avoir les cheveux graisseux tombant vers le bas, nous ils étaient courts et montaient vers le haut. Les années 80 ont sonné le glas des bananes et compagnies que l’on voit resurgir ici et là.. Finalement c’est important de le souligner, chaque époque a sa coupe de cheveux, même à «Montbéloubard», aujourd’hui. »

Décor planté. No Fuck Bébé n’avait accouché de rien à l’époque excepté le clip douteux de « Bébé éprouvette ». L’excellent label MÉMOIRE NEUVE a eu la bonne idée de sortir du caveau 11 titres, enregistrés en 1984, et au son étonnement bon. Trop selon certains. (Le commentaire du gars d’Audincourt sur No Punks in K-Town vaut le détour). 11 titres dont 4 instrumentaux pas cruciaux, excepté l’entame « Baston City » qui pose les bases! Textes simples et directs, titres évocateurs, guitare qui swingue, chant fédérateur, tout ça rappelle La Souris Déglinguée version Doubs stéréo. Allez les gars de la rue !

3 Commentaires

  1. No fuck papy's

    NFB c’est kk

  2. grenwich village

    he papy’s ! gaffe y a du kk ki coule a l interieur de ton velours a patte d’ effe …..

  3. Laloulette

    Les No Fuck Bébé, les Buis…
    Toute mon enfance…
    Je suis bien nostalgique de cette époque…