TOUS LES ARTICLES AVEC Années 80

POLAR80 : le livre

Thierry Lhermitte en patron de boîte SM ? Richard Berry inventant Internet à l’aide d’un distributeur de Coca-Cola et d’une machine à écrire ? Gérard Lanvin traquant les punks dans les rues de Paris ? Daniel Auteuil au milieu d’une terrible guerre des gangs qui ravage la capitale ? Francis Huster en croisade pour importer le hamburger ? Vous avez demandé le POLAR80 – Ne quittez pas.  

De la fin des 70’s au début des 90’s, le modèle Belmondo/Delon s’essouffle, tout ce que la France compte alors comme acteurs et actrices emprunte avec ou sans conviction un passage obligé : la case « policier ». En parallèle de la comédie, le polar est définitivement le genre le plus prolifique de l’époque et les producteurs s’en donnent à cœur joie. Au sein de cette immense collection de 300 films noirs ou gris, intégralement chroniqués dans ce livre : des réussites, des échecs, des rires, des larmes, mais surtout un formidable miroir de la décennie 80, avec toute sa frime, ses flics et ses crimes. Et pour compléter le tout : des entretiens avec Jean-François Balmer, François Guérif, Bob Swaim, Thierry Lhermitte, Fanny Bastien, Alexandre Arcady et d’autres.

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Du funk américain à Stars 80 : les pérégrinations d’Alec Mansion

Difficile à avaler, mais le meilleur funkeur français des années 80 n’était ni Français, ni François, mais Belge. Avec deux impeccables albums sortis respectivement en 1982 et 1983, dont les mérites ont surtout été vantés par des hommes de radio et de studio, Marc Mansion de son vrai nom a toujours été un cas à part dans la variété francophone. D’abord passionné de pop anglaise comme tout type né à la fin des années 50, Alec entame un parcours musique classique avant de découvrir une autre musique, bien plus chaude et allumeuse, lors d’un voyage à Chicago. C’est décidé, dès son retour en Belgique il n’a qu’une idée en tête : faire du funk. Et c’est comme ça qu’avec l’aide des cerveaux du groupe Telex (les Kraftwerk belges), il va composer une pelletée de titres sans aucune fausse note, fruits d’une froide rencontre entre Prince et Chamfort. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise si la chanson préférée d’Alec Mansion est « Bar américain » de Jay Alanski, tant leurs styles sont proches.

Évidemment, s’il obtiendra un succès d’estime dans son pays, la France restera imperméable à ses disques, assurant une transition difficile entre la folk à texte et le disco à sexe. Alec prendra sa revanche quelques années plus tard en fondant avec deux de ses cinq frères le groupe Leopold Nord & Vous, coupables du hit européen de l’année 1987, « C’est l’amour », dont il aimerait d’ailleurs fêter les 30 ans en sortant un album au Brésil, ne me demandez pas pourquoi, il est comme ça Alec. Entre ses bandes-son pour la saga Stars 80, ses tournées avec la troupe du même nom, un épisode de directeur musical de The Voice Belgique et même un opéra rock intitulé Hopes (en compagnie de son pote Julien Lepers) qu’il essaie en ce moment d’adapter en série télé, Alec Mansion a un agenda de nabab, mais il a quand même trouvé un moment pour lever le voile avec nous sur tous les mystères qui entourent sa carrière.

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Le grand cauchemar des années 1980

1981

 
« L’atmosphère, « cette année-là », n’est pas un élément de contexte mais une dimension décisive. L’an 80 est l’ère de l’aura, de l’auréole des promesses. On circule parmi l’émanation des possibles, dans l’éther des devenirs. Il n’est pas complètement anecdotique que le premier été de la rose soit aussi le grand été du slow, de la bande originale du film La Boum à Kim Carnes et « Imagine » de John Lennon : aucune musique n’est plus atmosphérique, environnementale, poudreuse. Il y a dissémination des enthousiasmes collectifs, contagion des espoirs les plus fous par le seul effet de l’ambiance. Ne rêve t-on pas alors « à la semaine de 20 heures en l’an 2000 », à une revanche contre tous les privilèges, à un régime digne du Chili de Salvador Allende, mais qu’aucun ennemi ne viendrait faucher dans son élan ? Précaires et prolétaires bénéficient à leur échelle de cette nouvelle atmosphère, les employés de grandes surfaces notant par exemple que les chefs de rayon ne leur parlent plus sur le même ton et que les clients les regardent autrement. LIRE LA SUITE

Les Signeurs de la Guerre

« La politique médiatique de l’émotion et l’éternel présent de l’urgence dépossède […] les victimes en question de leur destin historique, au profit du bon samaritain occidental renforcé dans son rôle d’éclaireur planétaire. D’où le double paradoxe de ce paradigme humanitaire, tel qu’il est reformulé à l’orée des années 1980. Sous prétexte d’ouvrir son cœur au malheur du monde, tout en le fermant d’ailleurs souvent à ce qui se déroule sous ses fenêtres (la faim dans le monde suscite des élans lyriques, mais le SDF remis à la rue laisse de plus en plus indifférent), on retire à ce monde déjà muselé toute initiative sociopolitique. Et, en n’en faisant que l’objet rituel d’une commisération obligatoire, qui rend inutile de comprendre ce qui se passe sur place, on ouvre aussi en France un cycle de fermeture sur soi du débat public et d’absence de curiosité pour les réalités politiques extérieures – que viendront clore seulement les guerres soudaines du début des années 1990. LIRE LA SUITE

Triste plutôt que malheureux!

« Même en lui trouvant toutes les raisons du monde, ce changement de cap presque simultané d’une grande partie de la génération 68 est ce que peine toujours à comprendre la génération qui est la mienne. Un changement de cap qu’on pourrait résumer d’un mot sous la figure d’un abandon de la résistance. En effet, ceux-là mêmes qu’obsédait depuis toujours l’imaginaire antifasciste de la Résistance, avec ses journaux clandestins, ses porteurs de valises, ceux qui s’en abreuvèrent peut-être d’autant plus que leurs parents avaient souvent préféré passer sous silence ces heures sombres, ceux mêmes qui le placèrent au cœur de leur combat de jeunesse « sans fin » contre le capitalisme, ceux-là interdirent ensuite toute résistance à l’ordre nouveau qu’ils établissaient. Ils se sont acharnés à rendre cette résistance inconcevable, irreprésentable, une fois parvenus au faîte du pouvoir.
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Les années 80 ?

« Économie, Religion, Snobisme, Anti-Sémitisme bon enfant, Faux Classicisme, Réactionnariat sublimodernisé, Rétro-Chic, Photo, Vidéo, Propreté, Arrivisme, Sport, Froideur, Ennui, Fadeur, Égoïsme, Collection, Sympathie, Solidarité, Gaspillage… Des broutilles, je vous dis ! On n’a encore rien vu ! Lentement, doucement, les esprits se laissent glisser vers une griserie du modernisme, un Progrès «in Progress» extrêmement sournois. Il est temps aujourd’hui, où se sont déclarés tous les nouveaux poncifs, de chier définitivement cette génération, cette culture et ces quarterons de chiens, débiles distingués et déguisés qui occupent l’avenir. LIRE LA SUITE