TOUS LES ARTICLES AVEC Modernité

Point immobilier

« Nous habitions un grand trois pièces au 29e étage de la tour Totem, une espèce de structure alvéolée de béton et de verre posée sur quatre énormes piliers de béton brut, qui évoquait ces champignons d’aspect répugnant mais paraît-il délicieux que l’on appelle je crois des morilles. La tour Totem était située au cœur du quartier Beaugrenelle, juste en face de l’île aux Cygnes. Je détestais cette tour et je détestais le quartier Beaugrenelle, mais Yuzu adorait cette gigantesque morille de béton, elle en était « immédiatement tombée amoureuse », c’est ce qu’elle déclarait à tous nos invités, au moins dans les premiers temps, elle le déclarait peut-être toujours d’ailleurs mais ça faisait bien longtemps que j’avais renoncé à rencontrer les invités de Yuzu, immédiatement avant leur arrivée je m’enfermais dans ma chambre et je n’en sortais plus de la soirée. LIRE LA SUITE

L’homme-loyer

« La vie elle-même est devenue le ‘locataire’ fiévreux de la grande ville. Le citoyen lui-même a perdu de vue le véritable but de l’existence humaine et il accepte des buts de substitution dans la mesure où son existence artificiellement grégaire s’oriente de plus en plus vers la promiscuité aveugle et aventureuse d’un animal rusé, une certaine forme de greffe, une quête fébrile du sexe pour se ‘reposer’ de la routine factuelle du tumulte mécanique des conflits mécaniques. En attendant, il s’efforce de maintenir artificiellement ses dents, ses cheveux, muscles et sève; il voit sa vue et son audition faiblir à force de travailler à la lumière artificielle ou de communiquer par téléphone; il se déplace à contre-courant ou au travers de la circulation au risque d’être blessé ou de mourir. Il gaspille régulièrement le temps des autres comme les autres gaspillent tout aussi régulièrement le sien car tous vont dans des directions différentes sur des échafaudages, des surfaces de béton ou sous terre pour entrer dans une autre cellule sous la dépendance de quelques autres propriétaires. LIRE LA SUITE

La Vie en Miettes

« Dans l’unité que l’on trouve dans la rue, l’étranger constitue un obstacle; la rencontre, une nuisance et un retard. Dans la rue, impossible de ne pas être à côté des autres. Mais on fait tous les efforts du monde pour ne pas être avec les autres.
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Il n’y a plus de génération

« Pour proscrire toute notion un tant soit peu véridique de l’état réel, misérable, dans lequel se trouve la jeunesse, s’exerce donc une censure consensuelle qui réunit:

1) les marchands, leurs propagandistes divers et tous ceux qu’ils corrompent en les intéressant à leurs bénéfices: étant les plus malléables et manipulables des consommateurs, les mieux adaptés au monde de la camelote, puisqu’ils n’ont jamais rien connu d’autre, les jeunes sont constamment donnés en exemple au reste de la population; LIRE LA SUITE

Architecture et Modernité

ON NAÎT MODERNE

« Plutôt qu’un rapprochement, la confrontation entre l’Amérique et l’Europe fait apparaître une distorsion, une coupure infranchissable. Ce n’est pas seulement un décalage, c’est un abîme de modernité qui nous sépare. On naît moderne, on ne le devient pas. Et nous ne le sommes jamais devenus. LIRE LA SUITE

Le Tableur et la Mort

« Observons-le dans la nuit, l’homme hypermoderne, observons-le au plus près de sa vie ordinaire, à l’échelle 1 de sa vie sur-attentive aux progrès de la technique et de la vitesse de l’information. Il est grand, petit, gros, mince, blond, brun, grisonnant, dégarni. Il est assis en face de moi, dans le compartiment de ce train dévolu aux élaborations numériques et studieuses des sociétés anonymes. LIRE LA SUITE