La sensation de s’être fait baiser quelque part

« Au moment où elle s’abattait sur son canapé, jetant un regard hostile au taboulé, je songeai à la vie d’Annelise, et à celle de toutes les femmes occidentales. Le matin probablement elle se faisait un brushing puis elle s’habillait avec soin, conformément à son statut professionnel, et je pense que dans son cas elle était plus élégante que sexy, enfin c’était un dosage complexe, elle devait y passer pas mal de temps avant d’aller mettre les enfants à la crèche, la journée se passait en mails, en téléphone, en rendez-vous divers puis elle rentrait vers vingt et une heures LIRE LA SUITE

TAD

STRIDULUM (1979)

Katie Collins, une adorable petite fille d’une dizaine d’années, est possédée par un esprit maléfique venu de l’au-delà qui la pousse à commettre le mal en de nombreuses circonstances. Sur sa trace, un vieil homme, appelé « le Visiteur » veut l’empêcher définitivement de nuire…

Le casting : Mel Ferrer, Glenn Ford, Lance Henriksen, John Huston, Sam Peckinpah, Shelley Winters, Kareem Abdul-Jabbar et Franco Nero !

[LE LIEN DU FILM]

La phase dépressive de la culture

« Un tel mécanisme de légitimation culturelle, répété jusqu’à la parodie depuis années 1950, ne rend désormais plus problématique la question de la nature « artistique » du cinéma. Car il y a eu, dans la société, d’irrésistibles mouvements de fond qui ont radicalement transformé le statut de la culture et déplacé, déterritorialisé, cette idée d’une valorisation artistique du cinéma. Depuis près de 40 ans, ce que l’on désigne comme la « grande culture » ou culture classique est entrée dans une phase dépressive. La montée hégémonique (au sens gramscien) d’une génération et d’une classe sociale particulière (la petite bourgeoisie) a créé les conditions idéologiques d’une critique du savoir qui a eu comme conséquence une désacralisation de la culture noble, idéologie reprise depuis deux décennies, à leur compte, par les industries culturelles elles-mêmes, sans doute parce qu’elle est le plus efficace instrument de leur domination. LIRE LA SUITE

Traité de Lisbonne

Bienvenue à Lisbonne, 500 000 habitants, capitale la plus à l’ouest de l’Europe, ville aux 7 collines, pays de tolérance et de belle faïence.

Alfama : Le meilleur quartier où se paumer tel un marin triste des années 30, au milieu des gargotes, des vieux, des montées infernales, des chanteuses de fado… et forcément des touristes français.

Bairro Alto : « Dans ce quartier se concentrent généralement les groupes de tribus urbaines, qui possèdent des établissements et des lieux de réunion propres. » Quadrillage de ruelles, bars douteux, américains besogneux… et un peu plus bas, la piste aux étoiles, « comme à Hollywood ». LIRE LA SUITE

Playlist #44 : France80

01 FRANCOIS FELDMAN – En transe comme les Dj’s (1980)
02 THIERRY PASTOR – La fille du Nordica (1982)
03 PLAISIR – Fou de toi (1982)
04 ALEC MANSION – Maintenant (1983)
05 MICKY MILAN – Champion (1983)
06 ÉLÉGANCE – Jamais de risque (1983)
07 DIDIER MAKAGA – Watcha (1984)
08 KATIA – La pin-up des pick-up (1984)
09 BIBI FLASH – Vie privée (1984)
10 RAOUL PETITE – Oh! Louise (1984)
11 DEE NASTY – Délirer un peu (1984)
12 B-SIDE – Paris-taxi (1985)
13 LE PRÉSIDENT SHÛ-SHAN – Boum! Un coup d’matraque (1985)
14 CREOLE STAR – Funky dance (1985)
15 KRAFTCHIK – C’est l’enfer (1985)
16 MARTIN CIRCUS – Pourquoi tu m’laches pas ? (1985)
17 MANUEL GELIN – J’te cherche partout (1985)
18 ABSOLUTE FANTAISIE – Dans tes bras (1986)
19 KEVIN MORANE – Victime (1986)
20 ISABELLE – Fun safari (1986)

NO MIX, NO SCRATCH, JUST PURE IMPACT !

« Une histoire orale du boogie français » : À lire dans la revue Audimat #3

Micky Milan : l’interview définitiveà lire sur Noisey.

Le grand cauchemar des années 1980

1981

 
« L’atmosphère, « cette année-là », n’est pas un élément de contexte mais une dimension décisive. L’an 80 est l’ère de l’aura, de l’auréole des promesses. On circule parmi l’émanation des possibles, dans l’éther des devenirs. Il n’est pas complètement anecdotique que le premier été de la rose soit aussi le grand été du slow, de la bande originale du film La Boum à Kim Carnes et « Imagine » de John Lennon : aucune musique n’est plus atmosphérique, environnementale, poudreuse. Il y a dissémination des enthousiasmes collectifs, contagion des espoirs les plus fous par le seul effet de l’ambiance. Ne rêve t-on pas alors « à la semaine de 20 heures en l’an 2000 », à une revanche contre tous les privilèges, à un régime digne du Chili de Salvador Allende, mais qu’aucun ennemi ne viendrait faucher dans son élan ? Précaires et prolétaires bénéficient à leur échelle de cette nouvelle atmosphère, les employés de grandes surfaces notant par exemple que les chefs de rayon ne leur parlent plus sur le même ton et que les clients les regardent autrement. LIRE LA SUITE

HANNA D. (1984)

Vulgaire rip-off de Christiane F. (le film) au même titre que le navrant Die Schulmädchen vom Treffpunkt Zoo (1979) était un rip-off du livre, cette Ragazza del Vondel Park (À seize ans dans l’enfer d’Amsterdam) propose de transférer la dépravation berlinoise au cœur d’Amsterdam, à base de cascades américaines, d’une actrice principale française, le tout filmé par un réalisateur italien qui n’est autre que Rino Di Silvestro (ici rebaptisé Axel Berger) à qui l’on doit notamment Les Déportées de la section spéciale SS, La Louve sanguinaire ou Les Nuits chaudes de Cléopâtre. Mais ne vous arrêtez pas à ça car la scène ci-dessous est un concentré de ce que le cinéma sleazy peut offrir de meilleur : un immense terrain vague, des filles perdues, des seringues chargées, un bâtiment en ruine, une musique sale ambiance, des motards énervés, un skinhead en fuite, un poing américain plombé, une overdose et des sirènes de police. Soit l’exact prototype de la future scène gabber hollandaise.

[LE LIEN DU FILM EN VF]

Alain Delon & Alain Delon

« Distinguer dans la filmographie d’Alain Delon ce qui relève du cinéma commercial et ce qui appartient au cinéma d’auteur ne permet pas, dans un premier temps, de comprendre le cas unique d’un acteur dont les caractéristiques procèdent davantage du donné que du construit. Il s’agit plutôt de constater, à la vision de ses films, tous genre confondus, la présence d’un pouvoir unique, d’une force, d’un magnétisme qui transcende le plus banal polar et auxquels s’est ajusté le regard des grands cinéastes. Il n’y a rien dans le jeu de Delon qui s’apparente au paradoxe du comédien, pas plus qu’à l’idée, issue de la Méthode, selon laquelle il faut vivre ses rôles. On pourrait dire, bien davantage, que ce sont ses rôles qui le vivent. Ses films sont d’abord des documentaires sur Delon. (…) LIRE LA SUITE