Allez Richard !

Comment réussir son Tour sans bouger de son canapé ?

1. Que répondre à ceux qui vous demandent pourquoi vous regardez ?
Ne vous lancez tout simplement pas dans ce débat. Ceux qui vous posent la question ne peuvent comprendre que le Tour est un existentialisme, marqueur indélébile de votre été alpha, celui de vos 14 ans, et aujourd’hui une nostalgie, le souvenir d’une époque où vous croyiez encore à la possibilité de l’insouciance. C’était le début de l’été, il faisait toujours beau, vous preniez l’antenne et soudain surgissaient les maillots de la Banesto, de la Polti, de la Gewiss, seulement interrompus, parfois, par la voix de Jean-Paul Ollivier. Ces après-midi sans chrono installaient l’idée folle de la vie sans dimanche soir ni lundi, et presque sans temps, qui vous attendait pour les deux mois suivants. Vous partiriez en camping à Vias ou Bormes-les-Mimosas, où vous espériez tomber amoureux. Vous regarderiez les parents charger la voiture comme si vous quittiez tout. En attendant, vous enregistriez des noms et des souvenirs qui, sans le savoir, allaient vous accompagner toute la vie. Melchor Mauri qui porte Laurent Jalabert au pied de Mende, Bjarne Riis qui met fin à l’empire Indurain dans Hautacam, Peter Luttenberg qui perd ses cheveux, Johan Bruyneel qui disparaît derrière un parapet, l’étape de Montbéliard du Tour 97, Jan Ulrich en difficulté dans le col du Hundsruck, qui passe des relais de 500 mètres entre deux scieries, Leonardo Piepoli, Fernando Escartin, Ivan Gotti. Qui peut comprendre cela ? Votre thérapeute, éventuellement. LIRE LA SUITE

Déprime-sur-Seine

Tout le plaisir est pour moi !

« Je ne suis pas là pour faire plaisir aux gens. Je ne me présente pas aux élections, je n’ai pas de message à donner. J’aime la controverse, la polarisation. L’idée même de rechercher l’attention des gens est une forme de mégalomanie. Il faut vivre avec et en rire, cela n’a pas de sens d’en devenir prétentieux. Je cherche à ce que les spectateurs se fassent violence en voyant mes films, pour les éclairer. Je ne forcerai jamais quelqu’un à avoir un sentiment ou une pensée en particulier, et je ne donnerai jamais de réponse. LIRE LA SUITE

30 ans d’acteurs-chanteurs (1965-1995)

Le punk de Jean-Pierre Kalfon, le folk de Valérie Lagrange, le glam de Ticky Holgado, le ska d’Etienne Chicot, la new wave d’Anicée Alvina, la synth-pop d’Elisabeth Wiener, la sophistipop de Gabrielle Lazure ou l’electro de Valérie Lemercier, quand le cinéma français se met vraiment à la musique, voilà ce que ça donne.

La fabrication du mainstream

« La campagne commerciale d’un long-métrage hollywoodien est un véritable plan de bataille coordonné sur plusieurs continents. C’est l’étape essentielle de tout film mainstream. Durant les trente dernières années, ces campagnes se sont professionnalisées et leur coût a décuplé (environ 2 millions de dollars pour un film de studio en moyenne en 1975 ; 39 millions en moyenne en 2003, mais fréquemment plus de 100 millions pour les principaux blockbusters). LIRE LA SUITE

BLACK MASS (2015)

Dix ans après The Departed de Scorsese, 25 ans après State of Grace, Strictly Criminal redore le blason de l’Irishploitation en nous contant l’histoire du « plus grand gangster américain » (tué en prison l’année dernière après des années de cavale), James ‘Whitey’ Bulger, joué ici par un Johnny Depp plus chauve et grimaçant que jamais. Avalanche de tronches, association de flics malfaiteurs, coups bas/coups de pressions, et beaucoup, beaucoup de voitures, longues, larges et lardées de balles. LIRE LA SUITE

Disney über alles

« À l’origine du Roi Lion en comédie musicale, il y a le succès du film qui en trois ans de distribution, salles, home video et produits dérivés inclus, a rapporté près d’un milliard de dollars. « Eisner savait que les industries créatives doivent constamment se renouveler. Il ne voulait pas que Disney devienne un musée, il fallait donc se réinventer chaque jour. C’est pour cette raison, puisque j’avais fait le film pour Disney, qu’il m’a finalement donné le feu vert pour emmener Le Roi Lion à Broadway », explique Schumacher. Qui s’engage dans l’aventure avec les moyens financiers que l’on imagine. Pour expérimenter le projet, Disney débloque immédiatement 34 millions de dollars. Deuxième étape : le rachat d’un célèbre théâtre de la 42e rue, l’Amsterdam, un bijou d’architecture Art nouveau datant de 1903, avec ses peintures murales allégoriques, ses frises et ses mosaïques, peu à peu tombé à l’abandon à mesure que les sex-shops, la prostitution, la drogue et les gangs ont envahi la rue. LIRE LA SUITE

:(

La culture du bla-bla

« Elle parlait à tort et à travers. Elle fait partie de cette culture débile du bla-bla. De cette génération qui est fière de son manque de profondeur. Tout est dans la sincérité du numéro. Sincère, mais vide, totalement vide. C’est une sincérité qui part dans tous les sens, une sincérité pire que le mensonge, une innocence pire que la corruption. Quelle avidité ça cache, cette sincérité, et ce jargon ! Ce langage extraordinaire qu’ils ont tous, et on dirait qu’ils y croient, quand ils parlent de leur manque de valeur, alors qu’en disant ça ils estiment au contraire avoir droit à tout. Cette impudence qu’ils baptisent faculté d’amour, l’avidité brutale qu’ils camouflent sous la prétendue « perte de leur estime de soi ». Hitler aussi manquait d’estime de soi. C’était son problème. L’arnaque que ces jeunes ont montée ! Cette mise en scène de la moindre émotion. Leurs « relations ». Ma relation. Il faut que je clarifie ma relation. Dès qu’ils ouvrent la bouche, j’ai envie de grimper aux rideaux. Tout leur discours est un florilège des conneries qui ont traîné ces quarante dernières années. La clôture narrative. Autre cliché, tiens. Mes étudiants n’arrivent pas à maîtriser leur pensée. La clôture narrative ! Ils sont polarisés sur le récit conventionnel avec commencement, milieu et fin – toute expérience ambiguë qu’elle soit, si épineuse, si mystérieuse, doit se prêter à ce cliché de présentateur télé normatif et bien-pensant. Le premier qui me parle de clôture narrative, je vous le recale. Je vais leur en donner, moi, de la clôture narrative, leur chapitre est clos. » LIRE LA SUITE