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LOFT (1985)

Point culminant de la filmographie 80’s du réalisateur allemand Eckhart Schmidt (Der Fan, Das Gold der Liebe, Alpha City), le pitch de Loft laisse rêveur : dans un monde futuriste, morbide et apocalyptique, un couple de jeunes yuppies arrogants, Raoul et Raphaela, visite une exposition de peintures surréalistes, hébergée par un groupe de jeunes anarchistes dans leur loft-squat. Sans gêne, ils copulent dans une pièce à l’écart, mais se rendent bientôt compte qu’ils sont observés. Piégés par le gang d’affreux mené par un punk-en-chef nommé Furio qui tient leur « espèce » responsable de la guerre qui a mené à cette Fin du Monde, la torture ne fait que commencer… Mélangez Class of 1984, Christiane F., Decoder et Kamikaze (sans oublier le téléfilm Verlieren), des ambiances délicieusement arty, crades, angoissantes, munies de cuir, de néons et de lames, au discours social bien létal, que les Allemands pré-1989 savaient produire à merveille. Post-punk, science-fiction et série Z, sexe, crime et anarchie ! Le film en HD est ici, sinon sur YouTube :

L’Art de la Subversion

Berlin a jamais fait rire


« cette ville a déjà bien souffert… que de trous, et de chaussées soulevées ! (…) il paraît à Hiroshima c’est beaucoup plus propre, net, tondu… le ménage des bombardements est une science aussi, elle n’était pas encore au point… (…) ce qu’était assez curieux c’est que sur chaque trottoir, tous les décombres, poutres, tuiles, cheminées, étaient amoncelés, impeccables, pas en tas n’importe comment, chaque maison avait ses débris devant sa porte, à la hauteur d’un, deux étages… et des débris numérotés !… que demain la guerre aille finir, subit… il leur faudrait pas huit jours pour remettre tout en place… Hiroshima ils ne pourraient plus, le progrès a ses mauvais côtés… là Berlin, huit jours, ils remettaient tout debout ! (…) là vous voyez un peuple s’il a l’ordre inné… (…) Paris aurait été détruit vous voyez un peu les équipes à la reconstruction !… ce qu’elles feraient des briques, poutres, gouttières !… peut-être deux, trois barricades ?… encore !… là ce triste Berlin, je voyais dabs, daronnes, dans mes prix, et même plus vioques, dans les soixante-dix, quatre-vingts… et même des aveugles… absolument au boulot… (…) pas de laisser-aller !… pluie, soleil, ou neige Berlin a jamais fait rire, personne ! un ciel que rien peut égayer, jamais… déjà à partir de Nancy, vous avez plus rien à attendre… que de plus en plus d’ennuis, sérieux, énormes labeurs, transes de tristesse, guerres de sept ans… mille ans… toujours !… regardez leurs visages !… même leurs eaux !… leur Spree… ce Styx des teutons… comme il passe, inexorable, lent… si limoneux, noir… que rien que le regarder il couperait la chique, l’envie de rire, à plusieurs peuples… on le regardait du parapet, nous là, Lili, moi, Bébert… »

Louis-Ferdinand Céline, Nord, 1960.

ESCAPE TO VICTORY (1981)

Stade de Colombes, 1943. Terrain neutre. Et donc grosse Marseillaise. L’équipe d’Allemagne affronte le monde libre, les Alliés. Chez les blancs, un effectif de choix : Sylvester Stallone dans les buts (qui n’a toujours pas vraiment compris les règles du ‘soccer’ après 2h de film), Michael Caine en entraîneur, meneur, râleur, Pelé à l’attaque (oui oui) et aussi des gloires du football d’antan sensés représenter leur pays sur la pelouse comme Bobby Moore, Osvaldo Ardiles ou Kazimierz Deyna. A la sélection c’est John Huston, donc voilà. Au cours d’un scénario tranquille, le kapo du camp (Max Von Sydow) où sont enfermés tous ces gars a proposé à John Colby (Michael Caine), ancien joueur pro dont la carrière a été interrompue par la Guerre, d’organiser un match contre la Werhmacht, pour le fun et l’esprit de de compétition. Bah tiens. LIRE LA SUITE

De la bière dans l’intelligence !

« Ce que pourrait être l’esprit allemand, qui n’a pas déjà fait là-dessus des réflexions profondément douloureuses ! Mais ce peuple s’est abêti à plaisir depuis près de mille ans : nulle part on n’a abusé avec plus de dépravation des deux grands narcotiques européens, l’alcool et le christianisme. Récemment, il s’en est même encore ajouté un troisième, qui suffirait, à lui seul, pour consommer la ruine de toute subtile et hardie mobilité de l’esprit ; je veux parler de la musique, de notre musique allemande bourbeuse et embourbée. LIRE LA SUITE