« Je ne suis pas là pour faire plaisir aux gens. Je ne me présente pas aux élections, je n’ai pas de message à donner. J’aime la controverse, la polarisation. L’idée même de rechercher l’attention des gens est une forme de mégalomanie. Il faut vivre avec et en rire, cela n’a pas de sens d’en devenir prétentieux. Je cherche à ce que les spectateurs se fassent violence en voyant mes films, pour les éclairer. Je ne forcerai jamais quelqu’un à avoir un sentiment ou une pensée en particulier, et je ne donnerai jamais de réponse. Nous vivons dans une société où les questions sont toujours suivies de réponses, c’est devenu la base, c’est presque obligatoire : nous devons tout expliquer, mais plus personne ne « pense ». Un artiste doit questionner, mais ne jamais répondre. La polarisation d’un artiste se fait en commentant le monde autour de lui ; cela peut m’arriver de le faire, mais je ne peux pas me labelliser en tant que politicien, je n’ai pas d’autre programme que d’inspirer des idées, des pensées. Je crois en la bonté des êtres humains, en notre introspection. Lorsque vous brutalisez le spectateur, vous l’obligez à faire son introspection. Le bien, le mal, c’est la même chose : « Ce film est bien, ce film est nul », et alors ? Je dis toujours : « Tout le plaisir est pour moi ! » J’aime le public, mais je suis là pour le violenter. »
Nicolas Winding Refn, La Septième Obsession #21, 2019.
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