The Italianman

Dans le Schnock #33 qui sort aujourd’hui, passez outre le faciès un peu trop aged de Lino Ventura sur la couv’, sa carrière récèle encore bien des anecdotes et des contradictions (saviez-vous qu’il avait refusé Apocalypse Now et devait tourner avec Al Pacino et Robert de Niro avant de mourir ?). Outre la succulente interview de son fils ou une analyse étonnante de La Bonne année de Claude Lelouch, vous pourrez y lire aussi (rien à voir hein) mon entretien « 50 ans de carrière » avec Yves Simon, le boomer préféré des millenials.

« Un jour, nous avons vu Duel de Steven Spielberg, il est resté scotché ! Il a toujours été curieux, à l’affût des nouveaux talents et prêt à aider de jeunes réalisateurs. C’est ce qu’il a fait notamment avec Sautet et Pinoteau. Il lisait lui-même tout ce qu’on lui adressait. Même si cela venait de cinéastes qui ne faisaient pas partie de son univers. Comme Zulawski. Celui-ci lui avait envoyé un scénario où le personnage que devait jouer mon père avait des rapports avec sa fille. Tout à fait le genre du père Ventura ! La scène arrivait dès le début. Il n’était pas allé plus loin que la deuxième page, et quand Zulawski l’a appelé, c’est limite s’il ne lui a pas donné rendez-vous pour le tarter ! » Lino par Laurent Ventura.

« Au début, j’étais payé au pourcentage, et un de mes premiers concerts, c’était Lyon, dans une salle de 3500 places qui était remplie. Donc au pourcentage, ça faisait de l’argent! Et c’est à ce moment que je dis à maman : « Je viens de gagner ce soir ce que papa gagnait en un an à la SNCF ». Et je suis troublé par ça. Je ne suis pas le seul parce que 2/3 ans plus tard, Balavoine, que j’aimais beaucoup, me parle d’argent. Il ne savait pas quoi faire, et je lui conseille de ne surtout pas en parler en public ! « Tous les gens manquent d’argent et toi tu vas te plaindre d’en avoir ? Ne dis jamais ça ! » Il ne savait pas comment faire. C’est le seul avec qui j’ai pu partager ce sentiment. » Yves Simon, les trucks américains, les hippies et l’argent.