Les cons n’ont jamais de cancer

Tous les trois mois, il est toujours là, compact et souriant en coin, le dernier numéro de Schnock. Il m’est arrivé de sauter des articles mais pas encore de m’en lasser, et ce malgré le cap des 3 ans. Tu vas faire quoi Beigbeder ? Tu vas appeler les flics ? ‘culé ! Bon, dans ce douzième numéro consacré au mec qui pourrait plus dire aujourd’hui ce qu’il disait à l’époque et qu’on en fait plus des comme ça, oui, Pierre Desproges. C’était inévitable. Et pourquoi on s’en priverait, sérieux ? A l’heure même où LUI affiche son mauvais goût revendiqué sur tous nos kiosques. Nom de Dieu. Bon, alors, après que Bertrand Taverniet ait traité Alain Terzian de « dévôt de l’Amérique » (nan mais sans déconner) et que Franck Michael ait bien défoncé Frédéric François (le chanteur préféré de ma grand-mère) dans la rubrique Brouilles & Embrouilles, et encore après un Top des pires atrocités de la cantine suivies de quelques Mugler Folies, on plante dans le vif. Une interview de Jacques Catelain, le meilleur copain de Monsieur Cyclopède, avec qui il a d’ailleurs inventé sa recette mondialement saluée du pâté de sardines. Hop, un mot de Prévost et Rego, un top 20 car envers et contre topitout on aime les tops chez Schnock (toujours au top niveau présentation), une analyse linguistique fine de Cécile Collette et on en arrive au clou du spectacle : la rencontre avec Philippe Meyer, qui avait bien connu le « misanthrope social », oui, celui qui a écrit Le communisme est-il soluble dans l’alcool ? et l’auteur des fameuses Chroniques Matutinales de France Inter, en effet, la personnalité préférée de mon grand-père. On termine sur une note caustique mais grave, car il faut rappeler que l’humoriste n’a su qu’il avait le cancer qu’au dernier moment, c’est à dire trop tard (sa femme et son doc ayant jugé bon de lui cacher, étonnant non ?).

Tout ça nous permet ensuite de dériver calmement et plus légèrement vers l’histoire de René Drumont, premier écolo français, l’épopée de l’Aérotrain (Cheminade 2017 !), les 20 pages aussi passionnés que pastels dédiées à Breakfast In America, l’album clé de Supertramp, l’interview délurée des Monty Python par Gotlib à l’époque où la bédé était etc etc et même une chronique de Malpertuis, l’excellent film belge d’Harry Kümel. Et évidemment moult autre lecture pour les gens qui mettent le pain à l’endroit sur la table et qui s’essuient les pieds avant d’entrer. Ou de vous les coller au cul, ça marche aussi.

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