DEUX – Golden dreams (Minimal Wave)
Gérard Pelletier aura vécu 8 heures en 2013, avant de succomber, chez lui à Cannes. Avec Cati Tête, il inventa l’electro-clash en… 1983! Deux avait déjà séduit Veronica Vasicka qui avait sorti le LP ‘Decadence‘ sur son label en 2010. Là, comme une prémonition, le maxi « Golden dreams » a vu la lumière fin 2012. Morceaux tardifs de 1985, plutôt Gare d’Austerlitz que Paris-Orly, mais morceaux (moitié inédits) qui méritent l’attention. Lassitude donne envie de chialer, tandis que Everybody’s night donne envie de voguer. Machine et mélancolie. Si dans ton cœur c’est l’orage, enfuis-toi dans la nuit…
MAKINA GIRGIR – Torment (La Forme Lente)
Aratkilo est un producteur toulousain, peut-être russe, mais sûrement pas hollandais ni suédois, vous pouvez admirer son studio ici, au milieu de ses non-compatriotes. Il arrive à créer une musique qui pourrait autant s’échapper du synthé de Gérard Pelletier, que du label Bunker ou bien d’un giallo de 1981. Rien à voir avec des Seat Ibiza rabaissées. Par dessus ces compositions imparables, aussi claires que livides, une devotchka batifole dans la langue de Tchikatilo des trucs qui parlent de Sang tiède, d’Homme ridicule et de Chagrin muet. 8 titres pour saisir un cutter… juste histoire d’enlever le cellophane du vinyl.
PLUS INSTRUMENTS – Februari-April 81 (Poutre Apparente)
Ce disque initialement sorti sur le label Kremlin en 1981 a été réédité dernièrement en Ce-Fran. Est-ce que ça en valait la peine ? La légende ne dit pas si ce groupe fut fondé pour fêter l’arrivée au pouvoir de François Mitterand, en tous les cas, il en a compris une de légende, pendant 3 mois: Lee Ranaldo, le guitariste de Sonic Youth, dont on se demande ce qu’il foutait là, séduit par David Linton ou plutôt par Truus de Groot, encore une hollandaise! Un disque de Noew Wave arty placé sous le signe de la Freundschaft et de Palais Schaumbourg, qui feront justement leur retour au festival Sonic Protest.
PLUS INSTRUMENTS – Freundschaft
RITES WILD – Ways of being (Not Not Fun)
Stacey Wilson n’est pas une étudiante en art de Londres ou de New York qui fait de la musique avec son petit copain. Elle vient d’Australie et a tout enregistré seule dans sa chambre. Si ça se trouve elle n’étudie même pas, et elle peut s’en foutre vu que son pays connaît un développement à faire pâlir les vieilles nations européennes. Je n’ai pas réussi à décrypter son morceau « Work ethic », un ballet d’agrafeuses. Le reste est une musique détachée de tout, même de la musique. Tout le monde peut être une Molly Nilsson. Le spleen minimal n’a plus de frontières.
SMERSH – Cassette pets (Dark Entries)
Smersh est un de ces duos américains et non suédois qui ont sorti des cartons entiers de cassette à l’unité dans les années 80. Ce qui les démarque et peut faire n’importe quel auditeur appuyer sur stop dès la 13ème seconde de cette compilation, est le fait que le chanteur braille. Et aussi le fait qu’ils aient survécu à la chute du Bloc Soviétique (et ont osé intitulé une k7 « Deep House Anthems »!). Le chanteur est ultra nerveux et n’a pas besoin de guitare pour avoir la haine, un clavier suffit. Bedknobs and bruises ! Tout ça sur une sorte d’EBM techno-noise bien avant-gardiste. La fin des années 80 leur propose une orientation electro-industriel plus soft et sans vocaux, qui n’est pas dégueulasse non plus. Beat this.
SMERSH – She is nervous
SMERSH – Special branch agent
TECHNIQUES BERLIN – Suburban playgrounds and concrete beaches (Fabrika)
Ce n’est pas vraiment avec ce genre de design que Fabrika va redresser la Grèce. Il aurait plutôt fallu opter pour la plage, de béton soit-elle, que pour le terrain suburbain. Techniques Berlin n’étaient pas allemands mais canadiens, et avaient opté eux, de 1985 à 1992, pour une synth-pop à faire se jeter leurs auditeurs sous le train de l’euro-tunnel. Certains titres se rapprochent dangereusement de leurs homologues de Trans-X, ce côté disco-guinguette-froid, mais des hymnes tels le visionnaire Love via computer, Watching you ou Dancing to the fall of the Berlin Wall les sauvent haut la main d’un mauvais suicide.
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