Film gris, plus gris qu’un morceau de Visage, suivant la route d’un pauv’ type se rendant de Londres à Bristol pour en savoir plus sur la mort de son frère. Avant de rendre son âme, celui-ci lui a envoyé les trois premiers albums de Kraftwerk en K7 ce qui nous permet de passer des bons moments d’autobahn au doux son de la radioactivité, bande-son parfaite pour un road-movie. Périphérique en musique, le long du London Orbital si cher à Iain Sinclair. Pour le reste c’est bien trop poseur, et produit par Wim Wenders. Vas-y que je fume des bouts de clope à travers des vitres, que je regarde la neige sur 3 télés en même temps, hop un graffiti « Free Astrid Proll » par-ci, un Mishima au cinéma par-là. Le type en question est animateur radio (il envoie des messages aux mecs qui font les trois huit à l’usine), ce qui rajoute au portrait maudit, dort-le-jour, vit-la-nuit. Après sa veillée, il joue à Tumblers, bien avant tout le monde! Puis c’est la route qui prend l’homme, l’homme qui prend des auto-stoppeurs, des auto-stoppeurs qui le font chier ou qui le séduisent comme ces deux mädchen venues s’encanailler sur les terres du post-punk. Il se fait d’ailleurs une non-coupe de cheveu à l’allemande puisqu’il écoute aussi Lene Lovich et Bowie. Il écoute aussi Sting, malgré lui, qui joue ici un pompiste fan d’Eddie Cochran, comme tout pompiste qui se respecte. Point positif: pas de Joy Division dans la BO. Après, ça discute, ça lit des livres sur la jetée, ça fait des dérapages dans des carrières, et ça rentre finalement en train… tout ça pour rentrer en train !
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