« J’avais des copains là-bas, mais je n’étais pas d’accord avec eux, je trouvais ça disproportionné. J’ai trouvé 68 un peu opérette, bien que ça ait cogné fort. Mais était-ce vraiment nécessaire de cogner comme ça ? De tout foutre en l’air ? On était bien, on était dans dans une époque où la vie était plus facile. Je comprendrais qu’on se bastonne aujourd’hui, mais en 68 ? Je n’étais pas dans la rue, je n’ai envoyé de pavés sur personne, je n’ai pris aucun coup de matraque. J’avais siphonné de l’essence dans une voiture à Neuilly et j’étais parti à la campagne, au soleil. Je m’étais dit: « Je me tire de là. » C’est pas méchant ce que je dis, mais cette révolution n’en était pas une, elle était un peu incompréhensible pour moi. »
« Je me disais que c’était des chansons, qu’on allait pas se foutre sur la gueule pour ça. Un type m’avait tiré dessus quand même. C’était un con, parce qu’il ma raté, il avait tiré dans la vitre arrière de ma bagnole. (…) Moi je ne suis pas vraiment un provocateur. J’aime bien appuyer là où ça fait mal, mais vous dire que j’y prends mon pied, non. De temps en temps, pour faire chier quelques uns, j’appuie là où j’ai envie d’appuyer. Je serais faux-cul si je vous disais le contraire. De temps en temps, ça fait plaisir de balancer ça dans la gueule. Mais dans mon cœur, dans mon corps, je suis assez paisible. Alors quand j’ai vu que ça dégénérait comme ça j’ai dit: « (…) Bon si c’est ça, écoutez les mecs, salut! »
Michel Sardou, Schnock #16, 2015.
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