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Annie hait les sucettes

« Comment le paradis néo-féministe ne serait-il pas menacé dès que la tentation de la solution amoureuse apparaît pour laisser supposer, même négativement, que tout rapport sexuel engendre une multiplicité de présences fantasmatiques, féminines et masculines ? Ou encore que la misère des rapports humains ne tient pas plus à un sexe qu’à l’autre mais à une misère sexuelle dominante que le néo-féminisme contribue à renforcer en enfermant les femmes dans un particularisme à la portée de toutes et dont le triomphalisme peut seulement distraire celles-ci des causes profondes de ce malheur ?

Car enfin, comment les femmes, faute d’avoir pu ou su aimer les hommes, n’en pourraient-elles que mieux aimer les femmes ? Je ne comprends pas que celles qui depuis toujours ont eu le goût des femmes ne se soient pas déjà insurgées de voir le lesbianisme devenir en quelques années la position de repli sexuel par excellence. A la lueur du néo-féminisme, l’homosexualité féminine n’est plus que la caricature d’elle-même; avant d’avoir été reconnue comme un des paysages de l’amour, la voici devenue le triste maquis d’où on peut haïr l’homme sans grand danger : il suffit de hurler avec les louves. »
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