THIS AIN’T CALIFORNIA (2012)

Voilà maintenant un an que le film de Martin Persiel est sorti (uniquement en Allemagne), et des mois que j’attendais un retour aux questions envoyées. Elles ne sont jamais revenues, comme ceux qui osaient franchir le Rideau de Fer de nuit. Le film-documentaire sur les skateurs d’ex RDA n’en est en fait pas un. Il aurait pu symboliser la rencontre de « Dogtown & Z Boys » avec « Good Bye Lenin! », mais non. C’est en réalité un mélange (comme ça se fait de plus en plus) de films en super 8, de reconstitutions, d’animations, de témoignages actuels et d’images d’archives d’Allemagne de l’Est. Des potes ont voulu rendre hommage à leur ami d’enfance décédé et se souviennent de leurs sessions de skate. Et jamais on ne sait ce qui est vrai et ce qui l’est moins. En gros, c’est rigolo 5 minutes mais l’effort n’est pas transcendant, et légèrement bordélique. Ajoutons à ça la barrière (toujours en fer) de la langue (vu en allemand) et l’expérience devient vite laborieuse. Arte propose la version en sous-titrage français sur son site, pour une durée indéterminée. L’occasion d’une deuxième chance, peu-être.

LA BANDE-ANNONCE
LA BANDE ORIGINALE
– LE FILM SUR ARTE
– LE PASSAGE DANS TRACKS (toujours sans le réalisateur)
– LE MOCKUMENTARY ÉPINGLÉ PAR SERINGUE BERLIN.

QUELQUES QUESTIONS RESTÉES SANS RÉPONSES

Qui est ce Mr. ‘pAnik’ pour de vrai ? Un mélange de plusieurs personnes ? L’idolâtrie entourant son personnage est parfois gênante. (C’est le skate héros blond rebelle qui fait des doigts toutes les 30sec pendant tout le film)

Il y a un débat autour de ton film, certains disent que ce n’est pas un doc. Alors, Docu-fiction ? Ton script est t-il une pure invention ? D’où viennent ces vidéos d’archives ? (Putain oui, D’OÙ?)

Ton film montre que la vie en RDA pouvait aussi être cool. C’est plutôt rare quand on pense à des trucs comme… « La Vie des Autres » par exemple. (Sans savoir pour qui tu as voté aux dernières municipales hein)

Suivre des pratiques américaines à cet endroit, cette époque, c’était finalement subversif non ? Tout l’inverse d’aujourd’hui. (Là j’attendais des anecdotes de disques de Suicidal Tendencies interceptés par la Stasi…)

Parle-moi de la marque Germina Board. Elle a eu un gros impact sur la culture skate en Allemagne ? Le magasin Titus existe toujours aujourd’hui ? Et le Hurricane Trio ? (Bla Bla Pankow Peralta Bla Bla Red Bones Brigades Bla Bla…)

Tu skatais dans les années 80/90 ? C’était quoi les spots dangereux ? Beaucoup de photos ont été prises sur Alexanderplatz. (Caught)

Comment se faisaient les connexions Est-Ouest ? Qui était en contact avec les USA ? On voit un moment ‘pAnik’ se rendre en train en Pologne pour récupérer du matos. Passer pro relevait du fantasme j’imagine. (Excepté Ali Boulala, on ne peut pas passer sa vie à faire des doigts, il faut bosser ses tricks aussi)

Il y a un passage excellent où l’on voit que le skate devient quasiment un sport national en RDA, juste avant les Jeux Olympiques (mais quels JO?). Ça aussi c’est un montage ? (We gotta know)

La bande-son est chouette. Elle va de Frank Schöbel (magnifique chansonnette) à Trentemöller, en passant par Alphaville, Simone, Eight Dayz ou Chokebore. T’as fait la sélection toi-même ? (Oh allez ça va…)

La musique faisait aussi partie de la culture skate de l’autre côté du Mur ? C’est amusant de voir la connexion qui s’est opérée ente le skate, le breakdance et les débuts du hip hop d’ailleurs. (Les têtes tournent autant que les roulements sous fond de Electric Beat Crew)

Crois-tu que c’est en partie pour ça qu’on peut parler de véritable street-culture en Allemagne aujourd’hui? (Gros problème sociologico-wiggerien posé ici)

Quelles ont été les réactions les plus violentes lors des projections ? (4 en 2013, notamment Portland, évidemment, et New York)

Martin, si tu passes par là, n’hésite pas.

(Photos: Harald Schmitt, Patric Steffens, Wildfremd Productions)

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