« Ainsi, la fausse expressivité du slogan constitue le nec plus ultra de la nouvelle langue technique qui remplace le discours humaniste. Elle symbolise la vie linguistique du futur, c’est-à-dire d’un monde inexpressif, sans particularismes ni diversités de cultures, un monde parfaitement normalisé et acculturé. Un monde qui, pour nous, ultimes dépositaires d’une vision multiple, magmatique, religieuse et rationnelle du monde, apparaît comme un monde de mort.
Mais peut-on prévoir un monde si négatif ? Peut-on prévoir un futur qui soit «la fin de tout» ? Quelques-uns — comme moi — ont cette tendance, par désespoir: avoir vécu, et ressenti de l’amour pour un monde, cela empêche d’en concevoir un autre qui soit tout aussi réel, aussi bien que de croire que puissent se créer des valeurs analogues à celles qui ont rendu précieuse une existence. Une telle vision apocalyptique du monde est justifiable, mais probablement injuste. »
Écrits corsaires, Pier Paolo Pasolini, 1973.
Légende: The War of the Worlds, Byron Haskin, 1953.
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