LE PROTECTEUR (1974)

A Paris, en plein jour, une jeune fille de 18 ans (Juliet Berto) disparaît. Pour la police (Bruno Crémer), c’est la routine: des milliers de femmes disparaissent chaque année. Samuel Malakian (George Géret), le père de la jeune fille, refuse cette putain de fatalité, il sort de 10 ans de placard, a tout paumé, et se lance dans sa propre enquête, c’est tout ce qui lui reste. Impatiemment, il infiltre le milieu, file des mandales, accumule les indices, et découvre les filières du marché sexuel… C’est lui, Beppo Manzoni, proxénète bisexuel moustachu, qui a mis sa petite Nathalie sur le trottoir. Roger Hanin, réalisateur du film et intermédiaire entre le justicier et la truandaille se fera rouler dessus en plein Paris, pour tenter de servir la vérité, pas avare de sa personne le type. Géret est plus froid que jamais, oui, plus froid encore que dans L’INSOLENT (1973) de Jean-Claude Roy, incroyable film où femmes à vendre sont concentrés dans un club appelé l’Hippodrome, fréquenté par les élites, bolossées toutes les 10 minutes par Henri Silva qui lui ne se fait jamais inquiéter une seconde. Police de la rue.

Hardcore ? Non pas vraiment. Trop de retenue. Dans ce petit film de violence transgenre, vous pourrez voir Robert Hossein en grande folle, et des moustaches particulièrement subversives (se reporter à l’affiche). Moins d’argot au kilomètre que dans L’INSOLENT (oui, Hanin avait un peu trop de velléités de cinéaste classique), l’intrigue réside dans une question en suspens pendant tout le film : la fille Malakian est-elle crevée ou est-elle cachée par la mafia ? La réponse arrive à point nommé, elle va tout simplement se marier avec son mac. Le père dans un océan de larmes tombera dans les bras de Bruno Crémer, bonne pomme, mais avec toujours un flingue chargé dans sa doublure. Finish au Bois de Boulogne, bien évidemment. Roger vous parle un peu plus de la déchéance de la Femme et fait un parallèle osé fiscalité/proxénétisme ici même.

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