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En direct des ténèbres

« Comment feriez-vous ? – avec du pavé solide sous les pieds, entouré de bons voisins prêts à vous applaudir ou à vous tomber dessus, allant à pas comptés du boucher à l’agent de police, dans la sainte terreur du scandale, de la potence et de la maison de fous – comment imagineriez-vous la région précise des premiers temps où la démarche sans entraves d’un homme peut l’entraîner, en passant par la solitude – la solitude absolue sans agent de police – par le silence – le silence absolu où ne s’entend nulle voix de bon voisin, d’avertissements chuchotés touchant l’opinion publique ? Ces petites choses font toute une énorme différence. En leur absence, il faut retomber sur sa force intérieure, sur sa propre capacité de fidélité. Naturellement il se peut qu’on soit trop sot pour se fourvoyer, trop obtus pour savoir seulement qu’on est assailli par les puissances des ténèbres. Je présume qu’aucun sot n’a jamais marchandé son âme au diable : le sot est trop sot, ou le diable est trop diabolique – je ne sais. Ou il se peut que vous soyez un être si formidablement exalté que vous resterez absolument sourd et aveugle à tout sauf au céleste visible ou audible. Alors la terre pour vous n’est qu’un lieu où vous tenir – et que cet état soit pour votre perte ou votre profit, je ne me prononcerai pas. Mais la plupart d’entre nous ne sont ni l’un ni l’autre. La terre pour nous est un lieu où vivre, où il faut se faire à des spectacles, des bruits, des odeurs aussi, bon Dieu ! respirer de l’hippopotame mort, pour ainsi parler, et ne pas être contaminé. Et c’est là, voyez-vous, qu’on trouve sa force, la foi en sa capacité de creuser de modestes trous pour y enterrer la camelote – son pouvoir de dévouement, non à soi-même, mais à un labeur obscur, éreintant. Et c’est rudement difficile. »

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Chéri Samba !

Chéri Samba ou Samba wa Mbimba N’zingo Nuni Masi Ndo Mbasi (né le 30 décembre 1956 à Kinto M’Vuila) est un artiste et un peintre autodidacte de la République démocratique du Congo. Il est l’un des artistes contemporains africains les plus connus, ses œuvres figurent dans les collections d’institutions comme le Centre Georges-Pompidou à Paris ou le Museum of Modern Art de New York. Ses peintures, à la croisée de plusieurs influences picturales, présentent la caractéristique d’inclure le plus souvent du texte en langue française, anglaise et en langue lingala, sous forme de commentaires sur différentes facettes de la vie quotidienne, sociale, politique et économique en Afrique, comme plus largement sur le monde moderne. Ses toiles figuratives, entre art de rue et bande dessinée, jouent constamment sur le rapport entre vraie et fausse naïveté. LIRE LA SUITE

LA RAISON D’ETAT (1978)

« J’ai connu un légionnaire dans le temps, il s’était fait tatouer MERDE sur chaque paupière. Quand il était en face de gens comme nous, il fermait les yeux. »

Coup de Torchon !

Le Monde du Mondo

Haï par les uns, détesté par les autres, le Mondo a fêté sa cinquantième année. Le chocumentaire, discret depuis les années 80, s’apprête à pousser un dernier râle. Jeptha, un réalisateur italien, veut mettre son poing final à l’histoire avec un film évidemment intitulé «Made in Italy».

Mondo: Genre de cinéma d’exploitation caractérisé par une approche pseudo-documentaire très crue, dont le montage et le choix des images mettent en avant un aspect racoleur ou choquant du thème (en privilégiant par exemple l’exotisme, le sexe et la violence).

Cette introduction au genre est parue dans le #116 de Trois Couleurs.

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