Un turbine di sesso e di politica

Les années 70 étaient une autre époque. Les comédies y étaient franches, graveleuses, mais rarement anodines. Surtout si l’on se tourne vers le cinéma italien. Lina Wertmüller, moins réputée que les Risi, Monicelli, Comencini, et pour cause son nom d’origine suisse n’est pas vraiment issu du peuple de la botte. Et pourtant, sous sa casquette piquée à Audiard, ça chauffe dur. Sa descendance aristocratique l’amène à ne pas se rouler dans la fange artistique mais à ne pas se gêner pour y rouler ses acteurs! Elle saura amener ce cinéma populaire, des bordels aux usines, à un degré rarement égalé. Ses titres à rallonge pour emmerder les distributeurs étrangers et autres affichistes correspondent parfaitement au contenu de ses films, des films emmerdeurs, anars, sexués, engagés contre la tiédeur bourgeoise. Mais le cinéma, un art bourgeois ? Si elle est tombée dedans, c’est la faute à Fellini. Ses acteurs fétiches: Giancarlo Gianini et Mariangela Melato, un couple improbable entre une pute romaine et un idiot du village magnifié dans « Un film d’amour et d’anarchie », rue des fleurs. 3 turbulences, ses films les plus importants, sont ressortis le mois dernier avec, autre le suscité, « Mimi métallo » et « Chacun à son poste » (inédit en France à ce jour), des histoires de prolos bataillant entre la Sicile, Milan et Turin, entre déceptions politiques et amoureuses, et inversement. Ça cause avec les bras, ça chante, ça crie, ça chiale, c’est l’Italie. Des films qui n’expliquent pas mais qui interrogent et éclaboussent l’écran. Peperoni ripieni e pesci in faccia !

Mais c’est DVDCLASSIK qui en parle le mieux, du moins c’est l’un des seuls qui en parle:

MIMI MÉTALLO BLESSÉ DANS SON HONNEUR (1972)

FILM D’AMOUR ET D’ANARCHIE (1973)

CHACUN À SON POSTE ET RIEN NE VA (1974)

Vous apprécierez l’originalité de cette dernière bande-annonce. On en fait plus des comme ça. Ne pas oublier non plus ses deux films suivants, au point culminant, VERS UN DESTIN INSOLITE, SUR LES FLOTS BLEUS DE L’ÉTÉ (1974) et PASQUALINO SETTEBELLEZZE (1975). Et l’Italie est là.

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