TOUS LES ARTICLES LITTERATURE

Méditation d’un Solitaire

« L’accroissement continuel des difficultés de la subsistance matérielle a beau avertir les plus épais du détraquement de la mécanique sociale, et la rage visible des entrepreneurs d’anarchie a beau gronder autour d’eux de plus en plus fort; ils ont des docteurs pour leur enseigner que tout cela n’est qu’une crise passagère, effet d’une excessive tension des ressorts, et qu’aussitôt après la victoire dont ils répondent, hommes et choses reprendront leur équilibre. Si ce n’est pas précisément l’âge d’or qu’ils promettent, ce sera peut être l’âge d’argent ou, au pis aller, «l’âge du papier» qui paraît avoir commencé déjà. LIRE LA SUITE

L’œil humble et désespéré du renne

« Les autres officiers, les camarades de Frédéric, sont jeunes aussi : vingt, vingt-cinq, trente ans. Mais tous portent sur leur figure jaune et ridée des signes de vieillesse, de décomposition, de mort. Tous ont l’œil humble et désespéré du renne. Ce sont des bêtes, pensé-je; ce sont des bêtes sauvages, pensé-je avec horreur. LIRE LA SUITE

Un cercle malade

« La sexualité forme la totalité du monde fantastique épico-lyrique des Italiens. Un écrivain original est un écrivain qui parvient à trouver une nouvelle solution à un problème psychologique dont les termes ne changent jamais: l’amour, la passion, l’adultère. La gamme des tonalités peut s’écraser dans la plus plate des pornographies ou bien atteindre le plus mièvre des clairs de lune sentimentaux. LIRE LA SUITE

Le Brunch de Vergès

« En ce temps-là, la France était parcourue d’un grand frisson humanitaire, tout au moins ses élites, qui tâchaient de faire oublier leur complaisance coupable à l’époque du colonialisme. La mode était à la critique des responsables des pays fraîchement décolonisés, lesquels étaient soit corrompus, soit incompétents, et le plus souvent les deux. On connaît le refrain, toutes les « belles âmes » le reprenaient en chœur. LIRE LA SUITE

Les années 80 ?

« Économie, Religion, Snobisme, Anti-Sémitisme bon enfant, Faux Classicisme, Réactionnariat sublimodernisé, Rétro-Chic, Photo, Vidéo, Propreté, Arrivisme, Sport, Froideur, Ennui, Fadeur, Égoïsme, Collection, Sympathie, Solidarité, Gaspillage… Des broutilles, je vous dis ! On n’a encore rien vu ! Lentement, doucement, les esprits se laissent glisser vers une griserie du modernisme, un Progrès «in Progress» extrêmement sournois. Il est temps aujourd’hui, où se sont déclarés tous les nouveaux poncifs, de chier définitivement cette génération, cette culture et ces quarterons de chiens, débiles distingués et déguisés qui occupent l’avenir. LIRE LA SUITE

Jeunes et Vieux

« Bordel! les jeunes sont tous débiles idiots blablaveux boutonneux tout naves… soit!… les « Incarneurs de la Jeunesse »! évident! pour la raison qu’ils sont pas « faits »… les vieux? tout suinteux radoteux, inimaginables de haine et d’horreur pour tout ce qui arrive! et qui va venir! pour la raison qu’ils le sont de trop, eux, « faits »!… LIRE LA SUITE

Costes chez les Indiens

« C’est un indien wayana. Bizarrement, il s’appelle Gérard. Il vient d’une tribu perdue dans les montagnes du centre de la Guyane. Ils sont plus qu’une trentaine, et évite le contact avec les étrangers. Gérard est le fils du chef. Son père l’avait confié un missionnaire pour qu’il apprenne la magie des blancs. En fait de magie, il a surtout appris l’alcool et le crack. LIRE LA SUITE

Tous avec Gégauff !

« Interrogé par Radio Luxembourg sur les « évènements », Gégauff déclare: « Je suis pour l’ordre. »

Ça surprend, il s’explique:
« Je les trouve tous tellement infantiles ces exaltés. Tout va tourner en eau de boudin. J’ai le plus grand mépris pour les mouvements qui avortent et, comme je suis un peu un anarchiste de luxe, je n’aime pas beaucoup que les autres le soient. De même, je supporte très mal de voir mes vices chez autrui. Le désordre à bon marché m’ennuie et voir des esprits anarchistes s’embrigader et endosser l’uniforme comme le font ces garçons me paraît assez paradoxal et navrant. » LIRE LA SUITE

Travail Famille Retraite

« Je ne voulais pas devenir ce qu’étaient les autres, les gens. Ils me foutaient la trouille. Si vraiment il n’y avait que ça, le boulot, la famille, les gosses, la vieillesse et le trou au bout, alors c’était le désespoir. A moins d’offrir ça au petit Jésus, mais justement, le petit Jésus, y’en avait plus. Je croyais, je voulais de toutes mes forces croire à une vie autre, à une vie libre, bien à moi, une vie de vagabondage dangereux mais aimable dans le cher fouillis vert, maternel et nourricier. LIRE LA SUITE

PARIS n’existe pas.

« Ce grand Paris, capitale du monde, auprès duquel Athènes, Rome, Memphis, Babylone, n’étaient que des bourgades provinciales, ce Paris qui a fait et défait l’univers plusieurs fois, comme on fait et défait une couche; ce Paris rêve de tout homme venant en ce monde, et de tout homme arrivé aux dernières limites du pèlerinage vers la tombe; ambition de tout poète, de tout artiste, de tout conquérant: pôle nord et sud à la fois de la civilisation; ce Paris qu’il faut habiter pour être quelque chose sur cette terre, LIRE LA SUITE