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LAISSEZ BRONZER LES CADAVRES (2017)

Sur le papier, j’étais la cible privilégiée du troisième et dernier long-métrage du couple Hélène Cattet et Bruno Forzani. Déjà, c’est une adaptation d’un roman de Jean-Patrick Manchette et Dieu sait que c’est touchy. Les dernières en France remontent à l’ère de la Série Noire et du POLAR80, a l’époque où Alain Delon donnait l’impression d’avoir racheté le back catalogue de l’écrivain. Elles étaient toutes plus ou moins ratées, et jamais aussi pessimistes et nihilistes que le matériau de base. En 2015, La Position du tireur couché a été de nouveau adaptée, par un certain Pierre Morel, avec Sean Penn et Idris Elba (ouais ouais). Je n’ai pas vu ce Gunman, mais je ne crois pas avoir loupé grand-chose. Bref, Laissez bronzer les cadavres !, premier roman de Manchette (et Jean-Pierre Bastid), récit ultra-précis, à la fois ensoleillé et glacial, d’un hold-up et du siège qui s’en suit chez une peintre et ses « amis », a longtemps été considérée inadaptable jusqu’à ce que les deux cinéastes franco-belges ne s’y collent. Après Amer et L’étrange couleur des larmes de ton corps, plutôt des « expérimentations » voire des « expériences visuelles et sonores » que des films classiques, autant inspirés par le giallo que par la photo ou les arts plastiques : fans de polar, de western et de violence esthétisée attendaient ce projet au tournant. LIRE LA SUITE

LISTE NOIRE (1984)

Bonnes ambiances, bons plans (rade abandonné, décharge auto, garages, hangars déserts, etc), bonne synth-music d’Alain Wisniak (entre Carpenter, Eric Serra et Gitan Dream), bons acteurs mauvais (la palme revient à Bernard Brieux, future voix française de Robert Downey Jr. et Viggo Mortensen, avec son génial : « c’est trop con quoi !« ), bonnes dégaines de loubards, bons coups de feu, bon Jean-Claude Dreyfus, bonnes déprimes, mais quelques semi-longueurs et une course-poursuite non-urbaine moyenne qui nous laisse un peu sur notre faim. Au milieu de tout ça, Annie Girardot, ex-pilote de rallye (?!), ni bonne ni mauvaise. Juste Girardot et un peu Vigilante. Franchement, ce film d’Alain Bonnot (sa seule réalisation avec le polar portuaire UNE SALE AFFAIRE) est plutôt bonnard. A noter: l’inspecteur s’appelle Kalinski et a carrément dû inspirer qui vous savez (il y a même un autre type qui s’appelle Tellier…).