VOIR NAPLES ET MOURIR AVANT ROME ? Telle est la question.
Antivol: Je ne sais pas si le vol de voiture est toujours le sport n°1 à Naples mais les autochtones sont é-qui-pés. Un sabot sur chaque volant. Faut juste pas être pressé de démarrer.
Bibite: La Camorra gère t-elle aussi le débit de bibite ? (entendez boisson) Ils sont passés à la vitesse supérieure avec les vendeurs de rue en tous cas. Les « cigaretté ? » se sont transformées en « ipad, iphone ? ». Monde moderne.
Cagnard: Ton ennemi juré, pire que Mafia. L’ombre ton alliée suprême, et ce n’est pas ces pins parasols te toisant de haut qui te rendront service. (Exemple: Un square relativement.. aride)
Da Michele: Ce pourrait être la meilleure pizza du monde. A un prix (4€) atomisant la concurrence des Sorbillo ou autre Decumani. Seul hic, il faut prendre un ticket et c’est pire que la CAF un jour de versement ! L’histoire ne dit pas si Julia Roberts a attendu avant de manger sa Margherita.
Érosion: L’heure n’est pas à l’art de rue à Naples, mais plutôt au graffiti revendicatif. Palais usés, restes monumentalistes, ruelles hautes et étroites, toits carrés, dénivelés.. Le temps détruit tout et l’érosion que subissent la plupart des immeubles met tous les artistes d’accord. Le pavé tient bon lui.
Fontanelle: Un dicton veut qu’à un passage de corbillard, les hommes se grattent les testicules pour conjurer le sort. Les victimes de la peste et de la famine enfouies dans le cimetière de la Fontanelle n’ont pas pris le temps de le faire. Des milliers de crânes sont entreposés dans ces demi-catacombes (dont l’accès est gratuit, oui).
Gay Odin: Non, ceci n’est pas l’homosexual-discotecus locale mais le meilleur marchand de gelato. Si tu veux juste un Granite au café (c’est la mode cet été), va voir ailleurs. (Photo: Illuminati?)
Héros: Pipo règne en maître sur la Via Carbonara, sa crête impose le respect. C’est le dernier punk de Naples.
Isola: En ferry de pauvre ou en ‘aliscafo’, les îles d’Ischia, Procida ou plus bas Capri (c’est fini non?) feront le bonheur des baigneurs. Plonger dans le port de Naples n’étant pas vraiment conseillé pour la santé.
Jésus: La religion n’est pas un jeu ici. Ou alors un jeu de pistes, afin de découvrir les spots de prière présents quasiment à chaque rue, allant de la mini-vierge au Djez-géant.
Klaxon: Un bon catholique doit-il rouler en scooter avec un casque ? Je crois que les napolitains s’en tapent. Ils roulent même à trois dessus. Quand tu ajoutes ça à la qualité de la voirie, aux Fiat nerveuses, aux feux de signalisation qui marchent une fois sur deux (tu traverses quand le bonhomme est orange hein, vert trop rapide, rouge c’est mort), et enfin le klaxon comme façon de dire ‘attention je vais passer ici’ (une utilisation à étudier à Paris où le klaxon veut juste dire ‘connard!’), on obtient ce fameux trafic à l’italienne.
Lunettes polarisées: L’élégance à l’italienne a t-elle existé un jour ? Un pays qui fait porter des bottes à toutes ses femmes doit-il encore être écouté dans le domaine de la mode ?
Marché: Le broccoli est le symbôle de la région (on a vu plus guerrier). D’ailleurs, Sisa n’est pas le supermarché de la drogue mais le supermercato à son effigie. Guettez les façades des immeubles, vous pourrez assister à cette scène-fantasme de la grand-mère remontant son panier de courses à l’aide d’une corde du sol au balcon (où évidemments des kilos de draps sont à sécher). De Sica peut sucer ça.
Napolitain: Il veut tellement t’aider qu’à la vue d’une carte ou d’une casquette, il te siffle agressivement pour t’indiquer où aller, même si tu sais où tu vas. Frego, frego. Langage des mains. Pronti, pronto. Tous les italiens du périmètre sont parfois mis à contribution. On a tellement dézingué le Sud qu’on se dit machiavéliquement que des gens aussi gentils cachent quelque chose.
Osteria: « Ce lieu de rencontre et de socialisation a pendant longtemps offert un des rares moment de rencontre et d’échange d’idées, en plus de l’église et de la place de village. » Recherches associées: Trattoria, Pizzeria. (Photo: ceci n’est pas une Osteria)
Poubelles: Allez c’est facile… Surtout que les blattes ont quasiment disparu. Vous pouvez presque marcher pieds nus !
Quartier libre: Si tu croyais avoir expérimenté la circulation napolitaine en semaine, attends donc le vendredi soir ! C’est le ballet des vespa, avec un seul objectif, serrer ! Drague, klaxon, sifflet. Les carabiniers adossés à leurs grosses autos se marrent, et la caravane passe.
Roma: Capitale européenne. Tourisme. Clandestinité. Monuments blancs. Benito. Bouche de la Vérité. Pape. Tibre. Tortue. Totti. Démocratie chrétienne. Colisseo. Collines. Colonnes. Forum. Bus. Noctibus. Euros. Fontaines. Chaleur. Mais, où est la dolce vita ? A Garbatella ?
Superga: La source de la gomme ! Ce caoutchouc vulcanisé venu de Turin (ils n’ont même pas de volcan les traîtres) est devenu classique (2750). Quant à Diadora, Lotto ou Kappa, ils tiennent toujours.
Tomate: La Pomodore, retiens bien ce nom Michel le jardinier.
Unico: Pour te rendre de Piazza Sida (Principe Umbierto) au Port ou prendre le funiculaire et accéder aux hauteurs, c’est le ticket qu’il te faut (si tu n’es pas chaussé en caoutchouc vulcanisé bien entendu). Mais à l’inverse de Rome, il n’y a pas de garde-tourniquet posté partout. Auto-discipline ? Oui merci.
Vesuvio: Cette volumineuse paire de seins (à l’image des italiennes) a jadis craché sa lave sur les villes d’Herculanum et de Pompéi, afin de générer, des siècles plus tard, de belles ruines pour touristes. Sacrée Nature. Attention, le sable noir qui constitue les plages du golfe est vénéneux à l’approche des 40°.
Water: Certaines fontaines proposent même l’option eau pétillante, incredibile !
X: On croise pas mal d’hommes déguisés en femmes dans les rues, et de femmes déguisées en hommes. De femmes mûres en plastique aussi. Côté culturel, le cinéma art et essai du quartier tient à rappeler 3 fois que les films projetés sont durs et doublement interdits aux mineurs non-adultes de moins de 18 ans.
Yomo: L’Italie n’est pas n°1 sur les yaourts. Elle a en revanche créé les Morositas, des bonbons mous pour retrouver la P.M.A., et puis cette patisserie de Napoli appelée magnifiquement Sfogliatella qui se consomme avec un café freddo ou ultra serro.
Zidane: Non ce n’est pas lui l’idole de la ville (bien que) mais Maradona lorsqu’il rejoint les Azzurri en 1986, alors au sommet de sa carrière. Depuis, l’eau a coulé dans le port, mais les posters perdurent.
D’autres anti-guides:
Rah l’Italie… Tente le nord un jour, la Toscane et Florence, ca te savate comme un « ristretto » pris au reveil!