LA DÉROBADE (1979)

Les mémoires d’une pute française : voilà le titre international de ce film de Daniel Duval (tête connue du POLAR 80). Interdit aux moins de 16 ans à sa sortie, c’est un des trucs les plus durs de l’époque. Une spirale infernale de la dépravation dans laquelle Miou-Miou tient les rennes, tête haute et cul bombé. Arrachée à sa famille d’ouvriers et mise à disposition des hommes publics par son mec, Gégé, maquereau de troisième zone, petit truand sans race, Miou-Miou tente pendant deux heures de se dérober. Elle vit par exemple cloîtrée un mois dans un placard chez ses parents, pour échapper à Gérard, ou se met à son compte avec sa partenaire de passe, Maria Schneider, avant de se faire savater par Niels Arestrup. Tout est vain. Plus il la tabasse, plus elle revient. L’emprise. De la confortable maison-close au trottoir, Marie devenue Fanny puis Madame Sophie ne rapporte plus assez, trop terne, désabusée. LE style Miou-Miou quoi. C’est à ce moment que le deuxième personnage principal du film entrera en scène : la robe zippée en cuir.

Sadique au fouet, spectateur pervers à tendance travestie, père de famille suicidaire, violeur au rasoir, Marie connaîtra tout. Une belle brochette de dégueulasses qui culmine en une scène particulièrement salée : Gégé et sa bande (Jean Benguigui en voyou, excusez du peu) entraînent deux petits truands marseillais dans la cave de leur bar pour leur infliger une punition dont le cinéma français se souviendra longtemps : « C’est ton frère lui, hein ? Mets-toi à genoux, et suce-le. Et toi, t’as intérêt à bander sinon j’t’allume! » Stupeur dans l’assemblée. Miou-Miou dégueule, les loulous goguenards changent de couleur. Si un director’s cut de ce film existe, je suis preneur !

[LE LIEN ICI]

Comments are closed.