UGC Illimité 4 (1973)

Un comparatif illégitime, incohérent, impossible, et peut-être même incompréhensible, des films sortis cet été (2013) face à ceux sortis à l’été 1973. Une époque où les « pâtés de tête » n’existaient pas et où les marques de parfum ne réalisaient pas de putain de bande-annonces.

LA DANZA DE LA REALIDAD, Alejandro Jodorowski, 2013.
LE GRAND BAZAR, Claud Zidi, 1973.
Il ne peut y avoir qu’un seul génie français issu des années 70. À vous de choisir lequel !

YOU’RE NEXT, Adam Wingard, 2013.
SSSSNAKE (SSSSSSS), Bernard L. Kowalski, 1973.
Masques pour le premier, hybridation pour le second. Horreur et animaux ont toujours fait bon ménage. Seulement, la série B est devenue uniquement divertissement, et non plus moyen d’expression. Où est passée la magie ? En attendant, si tu n’es pas survivaliste, n’oublie pas non plus de fermer les fenêtres.

LES DOSSIERS WARREN (THE CONJURING), James Wan, 2013.
LA MAISON DES DAMNES (LEGEND OF THE HELL HOUSE), John Hough, 1973.
Frissons maison, médiums, histoire vraie, producteurs de Paranormal Activity, tout est réuni… Ce qui est étonnant, c’est que les deux sont pareillement effrayants, même avec une différence de 40 ans. A noter que tous les horror movies actuels sont gris, contrairement aux vieux qui étaient colorés. Paradoxal.

MICHAEL KOHLHAAS, Arnaud Des Paillères, 2013.
LES GRANDS FUSILS (TONY ARZENTA), Duccio Tessari, 1973.
Ils ont tué sa femme (et son enfant pour Alain). Il va se venger pour rétablir la justice. Même plot, même affiche, même sang froid. Juste un détail, l’un a été écrit par Heinrich Von Kleist et utilise des cornemuses et de gros ventilateurs pour légitimer son propos médiéval (qui finit par se perdre dans le brouillard). Delon n’a même pas besoin d’harmonica pour faire la loi.

LES APACHES, Thierry De Peretti, 2013.
R.A.S., Yves Boisset, 1973.
Du ciel bleu, de la caillasse rouge, et une animosité franco-algérienne, algéro-corse, corso-gauloise, qui n’en finit pas. L’un milite et est appuyé par la bande-son de François De Roubaix. L’autre est le meilleur teen movie ‘français’ depuis un bail et se conclue sur une ritournelle de Molly Nilsson. Ah!

ELYSIUM, Neill Blomkamp, 2013.
LA BATAILLE POUR LA PLANÈTE DES SINGES, J. Lee Thompson, 1973.
Bon, c’est toujours le bordel sur la planète des singes après 5 épisodes. Matt Damon n’était pas encore né et transformeré (il n’y a pas de faute) en semi-robot irradié pour buter les afrikaaners racistes et faire émigrer les pauvres sur une roue fleurie loin de toute misère. Un beau projet. Ah le progrès.

AMERICAN NIGHTMARE (THE PURGE), James DeMonaco, 2013.
AMERICAN GRAFFITI, George Lucas, 1973.
En 40 ans, les ados américains ont quelque peu modifié leurs hobbies. Fini les flirts et les rodéos en auto. Maintenant, ils tuent des gens, une fois par an, en toute impunité. Point commun, ils ont su gardé le même sourire ultrabright. Quiz, lequel de ces deux films est une comédie ?

DANS LA TÊTE DE CHARLES SWAN III (A GLIMPSE IN THE MIND…), Roman Coppola, 2013.
VIVRE ET LAISSER MOURIR (LIVE AND LET DIE), Guy Hamilton, 1973.
Je déteste autant la famille Coppola que Roger Moore et les aventures de James Bond. Reste Charlie Sheen, et ses Sheenettes, qui joue son propre rôle dans un film ni fait ni à faire. Non Spike Jonze, j’ai dit ni à faire.

METRO MANILA, Sean Ellis, 2013.
OPÉRATION DRAGON (ENTER THE DRAGON), Robert Clouse, 1973.
Pas vraiment de rapport entre un tournoi d’art martiaux à Hong-Kong et la routine des convoyeurs de fonds de Manille. L’action-drama a bien changé. Et pourtant. Drogue, traite des femmes, machination, piège… il faut être né dragon pour se sortir de cet environnement hostile. La fin ravira les fans de suspense et de justice divine, et donc de Bruce Lee.

KAPRINGEN (HIJACKING), Tobias Lindholm, 2012.
THIS IS A HIJACK, Barry Pollack, 1973.
Facile celui-là. Je doute cependant que le hijack de Pollack soit aussi efficace en vérité-cinéma que le film danois. Et puis un avion peut pas rester des mois en l’air, l’issue est vite connue. En bateau, la seule manière de survivre est la patience, pendant que le patron négocie… Pas de sequel mais de grosses séquelles à l’arrivée.

WORLD WAR Z, Marc Forster, 2013.
L’ODYSSÉE SOUS LA MER (THE NEPTUNE FACTOR), Daniel Petrie, 1973.
On me signale qu’un navet se cache ici. Il y a les navets revendiqués, honnêtes, esthétiquement laids, ceux qu’on n’a pas besoin de regarder pour savoir qu’ils le sont. Et les autres. Ceux qui te baladent avec un bel emballage pour que dalle. Enfin bon, le résultat est toujours plus entertainant, le cinéma ne sert qu’à ça, non ? « The Choice Is Yours » Pepsi.

RAMPART, Oren Moverman, 2012.
LE CERCLE NOIR (THE STONE KILLER), Michael Winner, 1973.
Woody Harrelson et Charles Bronson ne jouent pas le jeu. Policier fassiste tout droit sorti des 70’s, Dirty Harrel’ broie du noir dans le L.A. de 1999, en proie aux gangs, aux ripoux et aux traîtres. Il a deux femmes mais aucune ne l’aide. C’est écrit par James Ellroy et c’est évidemment sans espoir.

LES STAGIAIRES (THE INTERNSHIP), Shawn Levy, 2013.
FLICS & VOYOUS (COPS & ROBBERS), Aram Avakian, 1973.
Dans les années 70, la comédie américaine cherchait des moyens de contourner le système en se procurant de l’argent dans son dos. Même si ça foirait tout le temps, ok. Maintenant, elle s’insère dans le monde de l’entreprise, vante la réussite et pousse à devenir pote avec son patron. Les temps changent !

DARK SKIES, Scott Stewart, 2013.
LE MANOIR DES FANTASMES (DARK PLACES), Don Sharp, 1973.
Ciels sombres, lieux sombres. Le premier est oublié sitôt vu. Le deuxième est tenace et se place en puissant thriller hollywoodien mélangeant frisson et science-fiction. Pas très difficile en même temps. Les fantômes ici ne sont pas humain mais alien, ceci laisse un champ infini de possibilités.

ROOM 237, Rodney Ascher, 2012.
CHACAL (DAY OF THE JACKAL), Fred Zinnemann, 1973.
La recherche de complexité et le délire de certains intervenants de ce documentaire (qui remplit bien son rôle d’avertisseur aux dangers d’Internet !) m’a fait encore plus chier que de devoir me taper un thriller d’espionnage gaullien de 2h23 réalisé par Fred Zinnemann. Sans rancune hein.

UGC Illimité 1 (Hiver 2012)
UGC Illimité 2 (Hiver 2013)
UGC Illimité 3 (Printemps 2013)
UGC Illimité 5 (Automne 2013)

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