TOUS LES ARTICLES AVEC Paris

Point immobilier

« Nous habitions un grand trois pièces au 29e étage de la tour Totem, une espèce de structure alvéolée de béton et de verre posée sur quatre énormes piliers de béton brut, qui évoquait ces champignons d’aspect répugnant mais paraît-il délicieux que l’on appelle je crois des morilles. La tour Totem était située au cœur du quartier Beaugrenelle, juste en face de l’île aux Cygnes. Je détestais cette tour et je détestais le quartier Beaugrenelle, mais Yuzu adorait cette gigantesque morille de béton, elle en était « immédiatement tombée amoureuse », c’est ce qu’elle déclarait à tous nos invités, au moins dans les premiers temps, elle le déclarait peut-être toujours d’ailleurs mais ça faisait bien longtemps que j’avais renoncé à rencontrer les invités de Yuzu, immédiatement avant leur arrivée je m’enfermais dans ma chambre et je n’en sortais plus de la soirée. LIRE LA SUITE

13 films étranges

C’est la 25ème édition de l’Étrange Festival, elle se déroule du 4 au 15 septembre 2019 au Forum des Images (Paris), et voici une sélection de 13 films qui y seront diffusés, sans avis IMDB, parfois sans trailer, pour l’amour du risque et surtout pour la haine d’UGC. LIRE LA SUITE

Déprime-sur-Seine

Lanvin By Night

LA NUIT A DÉVORÉ LE MONDE (2018)

FRANCE2016. Tout commence dans une fête d’appartement haussmanien comme on en voit fréquemment dans le cinéma français. Des mecs mal rasés s’échauffent, des filles dansent, vomissent, la fête bat son plein, il y a au moins 100 personnes dans cet appart putain, et puis un ex passe plomber l’ambiance pour récupérer ses affaires. Cet ex, c’est Anders Danielsen Lie, le rabat-joie de Oslo 31 août. Le Norvégien est toujours en cure de désintoxication de quelque chose, ici, c’est de Sigrid Bouaziz. Venu pour récupérer un carton de cassettes (ben tiens), il s’enferme dans un bureau à l’écart de la foule pour respirer, un brun agoraphobe notre Drieu 3.0. Puis s’endort. Lorsqu’il se réveille, stupeur, Emmanuel Macron est président de Franconie et la population entière de Paris est réduite en une horde de zombies-chômeurs qui se battent pour récupérer leurs droits. La fête de la veille n’est plus qu’un bain de sang et l’immeuble entier a été vidé, enfin presque. Le nouveau Vélib et l’avenir des voies-sur-berge ont eu raison de la ville, devenue invivable. Comme tout bon film apocalyptique, la survie s’organise méticuleusement, et on y prend volontiers part. Qui n’a jamais rêvé de pénétrer dans tous ces 120m2 de la Rive Gauche ? Là, en plus d’y pénétrer, Sam les pille et prend tout ce qui peut lui servir. Lorsqu’il atterrit dans cette chambre d’ado, la nostalgie le fait dérailler. Il branche le walkman et un morceau d’Heb Frueman (Oui, Heb Frueman !) lui explose les tympans. Un peu plus tard, ce sera le groupe G.L.O.S.S. qu’il rejouera à la batterie dans la chambre graffée des mots « Punk spirit », « Revolution » ou encore « Thrashit ». Ça va, c’est une image plutôt honnête de la rébellion dans le 6ème arrondissement. Sam a besoin de se détendre mais la double pédale attire les zombies donc il est obligé d’arrêter et de dépenser son énergie à travers des footings inter-appartements, ce n’est pas la place qui manque. Même après l’apocalypse, Paris reste Paris. LIRE LA SUITE

Pandore

Bibi Flash – Histoire d’1 hit

« Histoire d’1 soir », double-titré « Bye bye les galères », a déferlé sur la France des tubes de l’été et des radios libres comme un boulet de canon fin 1983. Chantée par une certaine Bibi Flash, étudiante en cinéma à La Sorbonne exilée de sa ville natale, Le Havre, et livrée à elle-même dans le Paris du Palace, des producteurs chaud-lapins et du showbiz, le titre sonnait comme ses prédécesseurs, Chagrin d’Amour et Élégance : un disco-funky parlé qui évoquait les vicissitudes nocturnes de la vie urbaine, avec quelques vices cachés en bonus. Devenue chouchou de NRJ et estampillée « passionara des funkies » par la presse jeune dès son troisième 45 tours, Bibi arrêtera les études, fera le tour de l’hexagone et des plateaux télé pour chanter l’hédonisme parisien. Elle s’éclipsera après une poignée d’autres maxis et un album intitulé Imposture, sorti en 1987. Mais l’histoire de « Bye bye les galères » a duré bien plus d’un soir, son refrain résonne encore 34 ans plus tard et pour la première fois, Bibi Flash en personne raconte l’histoire de ce morceau dans le détail.

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Un bon flic est un flic con

« Tout est fait pour éviter aux gens de se faire agresser dans la rue, mais être ainsi jeté dans la précarité sans espoir de retrouver un emploi – et une place dans la cité – est bien plus terrible que de prendre un coup de poing dans la gueule. Dans ce domaine, oui : je trouve notre société d’une violence insupportable.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas : les flics sont des auxiliaires de justice, pas de morale. La frontière entre le bien et le mal est bien trop ténue, poreuse ou élastique pour que je sois capable d’être catégorique dans ce domaine. Et les poulets ne sont pas des saints, je le sais bien. Certes, la finalité de leur action est bonne, mais les méthodes pour y parvenir sont parfois borderline. Néanmoins, la situation aujourd’hui est plus clean qu’elle ne le fut. Pourquoi ? Parce que, selon moi, les flics sont moins audacieux, je n’ose dire moins courageux.

En effet, les officiers de police ne sont plus recrutés en fonction de leur motivation mais de leur niveau d’instruction. La culture générale, qui ne sert à rien pour être un bon flic sur le terrain, est ainsi devenue une épreuve essentielle pour être admis dans l’encadrement policier. Conséquence : les 30 ou 40 candidats retenus parmi 4000 postulants seront cultivés, mais ça ne garantit pas – à mes yeux – que ce seront de bons flics. »

Des deux côtés du miroir : itinéraire d’un flic pas comme les autres, Jean-Marc Bloch, 2015.
Légende : Parole de flic, 1985

ROUGE-GORGE (1985)

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L’AMOUR EXISTE (1960)