TOUS LES ARTICLES AVEC Paris

Une mode insensée

« – Tout, dans les femmes, doit avoir un sexe, l’habillement, la coiffure, la chaussure, surtout la chaussure, qui doit être d’autant plus soignée que c’est en elle-même, la partie la moins agréable de l’habillement. II est très important pour les mœurs, très important pour les femmes, que leur habillement tranche avec le nôtre ! Elles perdraient de leurs attraits par le rapprochement. Mais supposons qu’elles n’en perdissent pas, et qu’elles communiquassent au contraire leur charme de sexe à l’habillement des hommes ! il en résulterait un grave inconvénient pour les mœurs… LIRE LA SUITE

Le Feu de la Saint-Jean

« J’aime quelquefois autant la folie des anciens usages ou leur simplesse bonace, pourvu qu’ils ne soient pas nuisibles, que la sagesse des nouveaux.

C’était le soir de la veille de Saint-Jean. Tout le monde allait à la Grève voir tirer un feu mesquin ; du moins tel était le but du grand nombre. Mais certaines gens en avaient un différent. Les filous regardaient cette fête comme un bénéfice annuel ; d’autres, comme une facilité pour se livrer à un libertinage brutal. Toutes les occasions d’attroupement, quelles qu’elles soient, devraient être supprimées, à cause de leurs inconvénients. Du Hameauneuf m’accompagnait, sans que je le susse. Je l’aperçus à l’entrée du quai de Gesvres. Nous marchâmes ensemble : – Si vous voulez observer, me dit il, il faut un peu vous exposer. Ce n’est pas à la lisière de la tourbe que rien se passe, avançons. » Je sentis qu’il n’avait pas tort, et quelque répugnance que j’y eusse, je perçai la foule à la suite de mon conducteur. LIRE LA SUITE

Quelle est donc la cause de ce sentiment destructeur ?

« Il n’est pas d’être dans la nature qui ne soit méchant. Tout individu aime à faire du mal, à détruire son semblable et les autres êtres. Les herbivores même ne sont pas innocents ; ils frappent, ils mordent, ils écrasent. L’homme aime à détruire pour détruire. Mille fois je me suis senti le cruel désir de tuer une belle grosse mouche à miel noire ou bourdon qui venait sucer à ma fenêtre les fleurs des pyramidales et j’avais besoin de la réflexion pour m’en empêcher. Quelle est donc la cause de ce sentiment destructeur qui est naturel à tous les êtres ? Est-ce la conservation personnelle aux dépens des autres existences ? Est-ce une impulsion de la nature, qui, en même temps qu’elle vivifie tout, veut que tout cesse et met autant de moyens de destruction que de production ? Il faut le croire. Qu’est ce donc que la vertu, dans l’homme social ? C’est l’effet d’un sentiment moral et factice, fondé sur la réciprocité, qui nous fait continuellement surmonter la nature pour faire du bien aux autres. Est-ce uniquement le goût du plaisir ou le désir de la propagation qui fait que tant d’hommes cherchent à dégrader les filles, les femmes ? Non : dans le régime social, c’est un sentiment d’ogre, un sentiment oppressif qui porte des êtres cruels à plonger dans la prostitution dégradante, à perdre, pour la société, une jeune infortunée qui d’abord excita leur admiration, puis leurs désirs brutaux… »

Les Nuits de Paris, Nicolas Edme Restif de la Bretonne, 1788.
Légende : Parkings violents, Guillaume Bresson, 2010.

VIOLENT DAYS (2009)

Les Rockabs : qui sont-ils ? où vivent-ils ? Quels sont leurs réseaux ? C’est ce à quoi la réalisatrice Lucile Chaufour (également auteure de East Punk Memories) tente de répondre dans ce docu-fiction tourné au début des années 2000 entre Paris et Le Havre. Et on est à des kilomètres du film rock. Après des débuts façon Strip-Tease, où des jeunes, des vieux, des ouvriers, des coiffeuses, des couples, des familles entières racontent leur passion rock et leur idée du bonheur, face caméra, on suit une bande de potes direction le concert du mois façon Rumble Fish (toujours entre réalité et fiction). C’est d’ailleurs cette partie fiction qui fatigue un peu, lorsque les scènes patinent dans les rêveries de l’actrice principale, Marilyn de l’Oise. Le réel est tellement plus romantique ! Ancré dans tout ce qui avait court avant l’année 1964 (musique, look, parler), Violent Days transpose bien à l’écran noir & blanc le temps à l’arrêt, si caractéristique de la scène rockabilly. LIRE LA SUITE

Paris Jadis

Réappropriation !

« …je voudrais une nouvelle fois m’arrêter sur ce stéréotype de la réappropriation de la cité, véritable psittacisme que les nervis dada de la Mairie de Paris, mais pas seulement eux, ont sans cesse au bec. Récemment, dans un quotidien, on parlait d’inciter les gens à « se réapproprier les points d’accès public à l’Internet sans fil », c’est-à-dire le réseau wi-fi, comme si quelque chose qui vient seulement d’apparaître pouvait déjà avoir été méchamment dérobé et qu’il fallait partir à sa reconquête. Qu’est-ce que c’est que cette affaire de réappropriation générale et de réappropriation de Paris en particulier ? LIRE LA SUITE

MADE IN FRANCE

Baston à Stalingrad

Alors là, au-dessus c’est le… Le plan ? Un gag, une course, un monologue. Multiplié par 15. Dans le rôle du mec chiant qui devient cool, Richard Anconina aka Moïse, juif ultra orthodoxe en provenance d’Anvers, la Jérusalem du Nord, « comme on l’appelle ». Dans le rôle du mec cool qui va devenir chiant, Michel Boujenah aka Albert, cafetier et ceinture noire de karaté. Moïse qui transporte de la poudre de diamant va se retrouver mêlé à un trafic de cocaïne au fil de quiproquos dont seul Gérard Oury a le secret. Il cherche alors de l’aide auprès de son frère à qui il avait tourné le dos. Ce qui implique d’innombrables scènes de morale à deux balles. Les voyous sont des parodies du gang de RUE BARBARE, chaînes, cuirs, rouflaquettes, costume blanc, catogan, Maxime Leroux super-trop-puissant. Le jeu d’Anconina lui, est toujours aussi faible (Pialat le lui avait d’ailleurs dit sur le tournage de POLICE et il était rentré chialer chez lui). La musique de Vladimir Cosma est toujours pertinente, Brialy en travelo malheureusement aussi… Et puis il y a une liste assez folle de cameos (Tiki Holgado, Michel Muller, Robert Hossein, Isabelle Mergault à poil), des sangliers en laisse, une usine Renault sous acides, une remise en question de plusieurs versets de la Torah, des effets spéciaux précurseurs des ANGES GARDIENS, la poitrine de Souad Amidou mais aussi et SURTOUT : une baston de skins surréaliste à Stalingrad. POLAR80 plus fort que jamais.

SIMPLE MORTEL (1991)

Paris 1991. Un universitaire, spécialiste en langues anciennes, reçoit subitement des messages curieux d’origine inconnue sur son autoradio, le sommant d’exécuter des actions étranges mais terriblement précises. Qu’a t-il fait ? Qu’est ce qu’on lui veut ? Pourquoi ces messages sont-ils prononcés en Gaélique ancien ? Est-il victime d’un accès de paranoïa incontrôlable, ou serait-il possible que des enjeux gigantesques dépendent de son obéissance aveugle ? Message après message, il s’apercevra que les accidents annoncés par les voix ont bien lieu dans la réalité…